Syrie : l'armée américaine largue des armes aux Kurdes à Kobani
Les combattants kurdes syriens sont actuellement assiégés par les jihadistes de l'Etat islamique, dans cette ville située à la frontière entre la Syrie et la Turquie.
L'intervention américaine en Syrie ne se limite pas à des raids aériens. Dimanche 19 octobre, l'armée américaine a largué pour la première fois des armes, des munitions et du matériel médical aux Kurdes de Syrie, assiégés dans la ville de Kobani, près de la frontière turque. Ces armes légères sont fournies par les autorités kurdes en Irak.
Le centre de commandement américain pour le Moyen-Orient et l'Asie centrale (Centcom) a annoncé que trois avions-cargos C-130 avaient effectué plusieurs largages de matériel pour permettre aux combattants de résister à l'offensive du groupe Etat islamique contre la ville. De nouvelles opérations de largages, peut-être dans un proche avenir, pourraient avoir lieu si nécessaire, selon un haut responsable de l'administration Obama.
Les Kurdes se disent soulagés
Les Kurdes qui défendent Kobani ont accueilli ces premières armes avec soulagement. Elles vont être "d'une grande aide" pour les combattants des Unités de protection du peuple, le groupe kurde qui lutte depuis plus d'un mois contre les jihadistes de l'Etat islamique, a déclaré leur porte-parole, Redur Xelil.
Ces dernières semaines, les Kurdes avaient multiplié les appels aux pays de la coalition à renforcer les moyens des peshmergas syriens, moins nombreux et moins bien armés que les jihadistes qui veulent conquérir la troisième ville kurde de Syrie. A la lumière des derniers développements, "l'équilibre des forces peut basculer à tout moment", a estimé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.
La Turquie informée au préalable
Avant d'effectuer ces largages, Barack Obama a informé ce week-end son homologue turc Recep Tayyip Erdogan "de l'intention" des Etats-Unis. L'Etat islamique est "un ennemi commun" aux Etats-Unis et à la Turquie, a souligné le haut responsable proche du président américain cité par l'AFP.
Dimanche, le président turc a encore rejeté les appels demandant que son pays fournisse des armes aux combattants kurdes en Syrie. Il accuse le principal parti kurde en Syrie d'être une "organisation terroriste" liée aux rebelles kurdes turcs du PKK.
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