Terrorisme : le financement de l'organisation État islamique décrypté
Pour lutter contre le financement du groupe terroriste, 70 pays et plusieurs organisations internationales étaient réunis à Paris jeudi 26 avril. De 2014 à 2016, Daech a amassé un trésor de guerre estimé à 2,5 milliards d'euros.
L'État islamique est ruiné sur le plan militaire, mais pas sur le plan financier. De 2014 à 2016, l'organisation a puisé de son territoire des ressources considérables. Elle a pillé les banques de Mossoul, levé l'impôt, et fait de la contrebande d'antiquités et de pétroles. En trois ans Daech a amassé 2,5 milliards de dollars. Une partie a été investie dans l'économie irakienne : des fermes piscicoles à proximité de Bagdad, des compagnies de taxi, des sociétés d'imports-exports et des bureaux de change. L'organisation aurait même déjà transféré une partie de son butin au-delà la zone irako-syrienne, notamment "en Asie du Sud-est, en Afghanistan, en Libye", assure Jean-Charles Brisard, président du centre d'analyse du terrorisme.
Le partage d'informations, un enjeu crucial
Le traçage des flux financiers est un enjeu crucial même quand ils sont modestes. En France, la justice a recensé 416 donateurs qui ont envoyé leur contribution à des collecteurs de Daech établis en Turquie et au Liban. "Ça peut donner des signes de vie là bas, permettre d'identifier des jihadistes et d'avoir des informations sur des projets de retour", a expliqué François Molins, procureur de la République de Paris, invité de franceinfo jeudi matin. Emmanuel Macron a exhorté les 70 pays réunis à Paris à coopérer pour assécher Daech. Encore faut-il que les États partagent leurs informations et jouent la carte de la transparence.
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