Présidentielle au Pakistan: candidature du sortant Pervez Musharraf
Le président sortant du Pakistan Pervez Musharraf a présenté jeudi sa candidature à l'élection présidentielle du 6 octobre, a annoncé un ministre à la presse.
"Le président Musharraf a présenté sa candidature pour l'élection qu'il va remporter Inch'Allah (si Dieu le veut)", a déclaré Sheikh Rashid, le ministre des Chemins de fer aux journalistes qui attendaient devant la commission électorale à Islamabad.
Le général Musharraf, qui a pris le pouvoir il y a huit ans par un coup d'Etat sans effusion de sang, fait face à une contestation sans précédent depuis six mois et la Cour suprême doit encore se prononcer dans les prochains jours sur la validité de sa candidature.
Deux autres personnes qui ont annoncé leur candidature ces derniers jours devraient les remettre dans la journée à la commission électorale: un juge à la retraite, dont la candidature est présentée et soutenue par l'ordre des avocats du pays, à la pointe de la contestation anti-Musharraf depuis six mois, et un dirigeant du parti de l'ancien Premier ministre ex exil, Benazir Bhutto.
Les documents pour la candidature du général Musharraf ont été apportés à la commission par un groupe comprenant notamment le Premier ministre Shaukat Aziz et 16 autres ministres, ainsi que le chef de file du parti du président, la Ligue Musulmane du Pakistan (PML-Q), a constaté un journaliste de l'AFP.
La police, présente en masse, avait entièrement bouclé le centre de la capitale après l'annonce de manifestations pour empêcher M. Musharraf de présenter sa candidature à la commission. Une centaine de membres des principaux partis d'opposition ont été arrêtés ces derniers jours, "préventivement", pour éviter les troubles à l'ordre public, selon la police.
Le quartier de la présidence, du Parlement, de la Cour suprême et de la Commission électorale avait été placé sous la surveillance de centaines de policiers en uniforme, en tenue antiémeutes et en civil, mais pas un seul manifestant n'était visible.
Toutes les entrées de la ville étaient filtrées par d'importants dispositifs policiers et militaires et d'innombrables travailleurs et employés ne pouvaient y pénétrer pour rejoindre leur lieu de travail.
La Cour suprême continue d'étudier les nombreux recours des partis d'opposition et de l'ordre des avocats contre la candidature de M. Musharraf: ils estiment que la Constitution lui impose de démissionner de son poste de chef des armées, qu'il occupait déjà au moment de son coup d'Etat le 12 octobre 1999, pour pouvoir se présenter à la présidentielle.
M. Musharraf estime, lui, qu'il peut le faire après l'élection. Il a promis de démissionner de ses fonctions de chef d'état-major des armées avant le 15 novembre, la fin de son actuel mandat, mais s'il est réélu seulement.
Le scrutin présidentiel, le 6 octobre, aura lieu au suffrage indirect des membres du Parlement et des assemblées provinciales. Mais des législatives sont prévues pour les renouveler début 2008. Or l'opposition conteste aussi la date de la présidentielle, estimant que le nouveau chef de l'Etat doit être élu par les nouvelles assemblées, et non les sortantes, qui sont acquises d'avance au général Musharraf.
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