Syrie : les manifestations gagnent Damas, des arrestations, des victimes
Après la prière du vendredi à la mosquée des Ommeyades, dans le cœur de Damas, des dizaines de manifestants – 200, selon certains témoins – sont sortis dans la rue vers le souk Hamadiyed.
Aux cris de "Deraa, c’est la Syrie", "Nous nous sacrifierons pour Deraa", "Dieu, la Syrie, la liberté et c’est tout", les manifestants ont défié, par petits groupes, les partisans du régime, descendus aux aussi dans la rue qui leurs répondaient : "Avec notre sang et notre âme, nous nous sacrifions pour Bachar" (al-Assad, le chef de l'Etat, ndlr), "Dieu, la Syrie, Bachar et c'est tout".
La police secrète a procédé à des dizaines d’arrestations, et dispersé les manifestants de l’opposition.
La contestation s'étend
A Daael, à une trentaine de kilomètres de Deraa, le berceau de la révolte, quelque 300 personnes ont également manifesté, précédées par des motards.
A Deraa, ville agricole de 200.000 habitants, de nombreux fidèles ont assisté aux obsèques de deux manifestants tués cette semaine au cours de la répression.
La police secrète a ouvert le feu sur des manifestants qui cherchaient à gagner Deraa, dans la ville de Sanamein à une quarantaine de kilomètres au nord. Les tirs auraient fait au moins une vingtaine de morts, selon un témoin cité par la chaîne Al Djazira.
La contestation a également gagné Hama, ville de l'ouest syrien où la répression d'un soulèvement islamiste avait fait plusieurs milliers de morts en 1982. Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées aux cris de "Liberté !".
Pour lâcher un peu de lest et tenter de contenir la rébellion, les autorités syriennes ont indiqué hier qu’elles envisageaient de lever l’état d’urgence, promettant également des mesures anti-corruption et des libérations de prisonniers politiques.
Gilles Halais, avec agences
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