Cet article date de plus de treize ans.

Tous les policiers accusés d'avoir tué des manifestants durant le soulèvement anti-Moubarak seront renvoyés

C'est ce qu'a annoncé samedi soir le Premier ministre égyptien Essam Charaf lors d'une allocution télévisée.Cette décision fait partie d'une série de mesures destinées à répondre aux critiques croissantes sur le manque de sanctions et le manque d'empressement de la justice à punir les responsables de la répression de la révolte du début 2011.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Samedi 9 juillet 2011, un jeune dort place Tahrir au Caire sur un Carton disant "le peuple veut renverser le régime". (AFP - Mohamed Hossam)

C'est ce qu'a annoncé samedi soir le Premier ministre égyptien Essam Charaf lors d'une allocution télévisée.

Cette décision fait partie d'une série de mesures destinées à répondre aux critiques croissantes sur le manque de sanctions et le manque d'empressement de la justice à punir les responsables de la répression de la révolte du début 2011.

Au lendemain de nouvelles grosses manifestations en Egypte, M. Charaf a déclaré avoir demandé au ministère de l'Intérieur d'"arrêter de faire travailler tous les policiers et leurs supérieurs accusés d'avoir tué des manifestants" au cours de ces événements, qui ont fait officiellement près de 850 morts.

Il a également réclamé "l'accélération des procès" des anciens dirigeants ou proches de l'ancien régime inculpés, une autre requête pressante de la part de nombreux mouvements et partis égyptiens ayant pris part à la révolte qui a renversé le président Hosni Moubarak.

Le Premier ministre a en outre demandé au parquet de faire appel de tous les acquittements qui pourraient être prononcés dans le cadre de ces affaires.

M. Charaf a, dans cette brève allocution télévisée, "promis d'être loyal à la révolution et à la nation".

Manifestations de masse vendredi, place Tahrir toujours occupée
Cinq mois après le départ de Moubarak, l'Egypte a connu vendredi des manifestations de masse pour réclamer une justice plus rapide et plus ferme contre les anciens dirigeants du pays, et une profonde réforme de la police, en première ligne dans la répression du soulèvement.

Plusieurs milliers de personnes étaient encore rassemblées samedi soir au Caire sur la place Tahrir, et plusieurs centaines dans d'autres grandes villes comme Alexandrie et Suez, pour poursuivre le mouvement.

Ces manifestations traduisent le mécontentement contre le Conseil suprême des forces armées, qui dirige le pays depuis le départ de M. Moubarak, et le gouvernement Charaf, chargé des affaires courantes et largement perçu comme sans autorité.

Le pays a de nouveau un ministre de l'Information
Un nouveau ministre de l'Information a pris ses fonctions samedi, un poste controversé qui avait disparu le 22 février après le renversement du régime Moubarak, a rapporté l'agence officielle Mena.

Osama Heikal, ancien responsable du journal du parti libéral laïque Wafd et ancien membre de la direction de l'Opéra du Caire, a prêté serment samedi.

Le ministère de l'Information était considéré sous M. Moubarak comme un pilier de la propagande du régime et sa suppression faisait partie des revendications des manifestations contre son pouvoir.

Les protestataires qui sont redescendus dans les rues vendredi ont à nouveau réclamé des changements dans les médias d'Etat, dénonçant la présence de personnalités proches de l'ancien régime.

Lire aussi:

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.