Yémen : l'ancien président Saleh a été tué
Une violente lutte a éclaté depuis quelques jours entre les partisans de Saleh et les rebelles houthistes, alliés jusqu'ici.
C'est peut-être un tournant dans le conflit qui ensanglante le Yémen depuis 2012. L'ancien président Ali Abdallah Saleh a été tué, ont déclaré lundi 4 décembre les Houthis. "Le ministère de l'Intérieur (contrôlé par les Houthis) annonce la fin de la milice de la trahison et la mort de son chef (Ali Abdallah Saleh) et d'un certain nombre de ses éléments criminels", a affirmé la chaîne de télévision des Houthis, Al-Massirah, en citant un communiqué. L'information a été confirmée quelques heures plus tard par une dirigeante de son parti.
Les circonstances de cette mort n'ont pu être confirmées de manière indépendante à ce stade. Une vidéo remise à un journaliste de l'AFP par les rebelles houthistes montre le cadavre de ce qui semble être l'ancien président Saleh. Cette annonce intervient alors que Saleh et les rebelles chiites, les Houthis, ont vu leur alliance, scellée il y a trois ans, voler en éclats au cours de la semaine écoulée.
"La pire crise humanitaire du monde"
Des combats font rage depuis mercredi dans la capitale, Sanaa, que les deux parties rebelles contrôlent conjointement depuis 2014 au détriment du gouvernement internationalement reconnu d'Abd Rabbo Mansour Hadi, réfugié à Aden, dans le sud. Ils avaient fait jusqu'à lundi matin au moins 100 morts et blessés, selon des sources des services de sécurité et hospitalières.
Face à la fin de l'alliance rebelle, l'actuel président Hadi a de son côté "donné pour ordre à son vice-président Ali Mohsen al-Ahmar, qui se trouve à Marib (100 km à l'est de Sanaa), d'activer la marche (...) vers la capitale", a annoncé lundi un membre de son entourage.
La guerre au Yémen a fait plus de 8 750 morts depuis l'intervention de l'Arabie saoudite et de ses alliés en mars 2015, et le pays est aujourd'hui confronté à la "pire crise humanitaire du monde" selon l'ONU. Ce conflit avive également les tensions régionales autour de la rivalité entre l'Arabie saoudite sunnite et l'Iran chiite, accusé par Ryad de soutenir militairement les rebelles, ce qu'il réfute.
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