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Yémen : plus de 540 morts et 1 700 blessés en moins d'un mois

Le Yémen est soumis, depuis le 26 mars, aux raids aériens intensifs d'une coalition arabe menée par l'Arabie saoudite, qui cherche à contrer la progression de milices chiites qui ont destitué le président.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des habitants d'Aden (Yémen) viennent remplir des bidons d'eau, le 5 avril 2015, dans une ville marquée par des combats et des coupures d'eau. (WAIL SHAIF THABET / ANADOLU AGENCY / AFP)

La situation humanitaire se dégrade de jour en jour au Yémen. Au moins 540 personnes ont été tuées et 1 700 blessées depuis le 19 mars, a annoncé mardi 7 avril un porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

De son côté, un porte-parole du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) a indiqué qu'"au moins 74 enfants ont été tués et 44 blessés depuis le 26 mars". Mais l'organisation considère "que le nombre d'enfants tués est beaucoup plus élevé", a-t-il ajouté. L'Unicef estime par ailleurs à 1 million le nombre d'enfants qui ne peuvent pas aller à l'école.

"Aden, la situation la plus catastrophique"

Les inquiétudes de la communauté internationale se concentrent sur Aden. La situation humanitaire "empire de jour en jour"  dans la deuxième ville du Yémen, a indiqué mardi la responsable locale de Médecins sans frontières (MSF). La ville est le théâtre de combats quotidiens entre rebelles chiites liés à l'Iran et partisans du président soutenu par l'Arabie saoudite sunnite.

"C'est à Aden que la situation est la plus catastrophique", selon Marie-Elisabeth Ingres, qui évoque "des combats de rues et des rues totalement bloquées", ce qui entrave l'évacuation des blessés. "Notre priorité, c'est comment envoyer une équipe médicale en renfort" à Aden, indique la chef de mission, en espérant obtenir "au plus vite le feu vert de la coalition pour faire venir" une équipe de MSF présente à Djibouti, situé de l'autre côté du détroit de Bab al-Mandab.

Les habitants "ne peuvent même pas s'enfuir"

Le constat dressé par MSF est le même que celui du Comité international de la Croix-Rouge, qui juge la situation humanitaire au Yémen "très critique" et particulièrement "catastrophique" à Aden, selon sa porte-parole à Sanaa, Marie-Claire Feghali. "La guerre a gagné tous les coins de la ville" et la plupart des quelque 800 000 habitants "ne peuvent même pas s'enfuir", ajoute-t-elle.

Les combats, qui se sont concentrés ces derniers jours dans le sud du pays, ont fait depuis dimanche au moins 159 morts, dont 63 à Aden, selon un bilan compilé par l'AFP à partir de différentes sources. L'Organisation mondiale de la Santé a annoncé, mardi, qu'au moins 540 personnes ont été tuées et 1 700 blessées au Yémen depuis le 19 mars.

Le Yémen, pays pauvre de la péninsule arabique, est soumis, depuis le 26 mars, aux raids aériens intensifs d'une coalition arabe menée par Ryad en soutien au président Abd Rabbo Mansour Hadi. Ce dernier a été contraint de quitter le pays sous la pression de ses adversaires, les rebelles houthis alliés à des militaires restés fidèles à l'ex-chef de l'Etat Ali Abdallah Saleh. Outre les liaisons aériennes et maritimes désormais coupées, les infrastructures ont été sérieusement affectées par les raids et l'aggravation des combats.

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