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Quelque dix mille personnes ont défilé dimanche à Dakar, marquant le début de la 11e édition du Forum social mondial

Parmi les marcheurs, Martine Aubry, leader du Parti socialiste français, très entourée et sollicitée par les journalistes et membres d'ONG africaines.Jusqu'au 11 février, les milliers de participants se répartiront en divers lieux de la ville, en particulier Gorée, île symbole de l'esclavage, pour proposer des alternatives au capitalisme.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Martine Aubry à la marche d'ouverture du Forum social mondial de Dakar (6 février 2010) (AFP)

Parmi les marcheurs, Martine Aubry, leader du Parti socialiste français, très entourée et sollicitée par les journalistes et membres d'ONG africaines.

Jusqu'au 11 février, les milliers de participants se répartiront en divers lieux de la ville, en particulier Gorée, île symbole de l'esclavage, pour proposer des alternatives au capitalisme.

"Arrêtons de regarder le Maghreb et l'Afrique avec compassion. Ce qui s'est passé en Tunisie montre que le peuple peut redevenir maître de son destin quels que soient ses moyens. C'est peut-être ce que l'Europe a oublié", a affirmé la responsable socialiste.

Plusieurs personnalités ont été annoncées, dont les présidents bolivien Evo Morales, vénézuélien Hugo Chavez, béninois Boni Yayi, guinéen Alpha Condé, de l'Union africaine (UA) Jean Ping, l'ancien dirigeant du Brésil Luiz Inacio Lula da Silva, et la dirigeante du Parti socialiste français, Martine Aubry.

Un contrepoint de Davos

Le FSM, qui se tient juste après le Forum économique mondial de Davos, se présente comme le contrepoint à cette réunion du gotha politique et économique mondial dans une station de ski huppée des Alpes suisses. C'est la deuxième fois depuis sa création en 2001 à Porto-Alegre, que le FSM se réunit en Afrique après celui de Nairobi en 2007, la première fois dans un pays d'Afrique francophone.

"L'Afrique illustre l'un des plus grands échecs de trois décennies des politiques néolibérales", indique le dossier de presse du FSM. "En réaction, les mouvements sociaux et les citoyens du monde se joignent aux peuples africains qui refusent de payer le prix des crises actuelles dans lesquelles ils n'ont aucune responsabilité".

Fond de contestation arabe
Le nord du continent a été depuis décembre 2010 le théâtre de mouvements de contestation populaire qui ont abouti le 14 janvier à la fuite du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali et ébranlent actuellement le président égyptien Hosni Moubarak.

A un degré moindre, le président algérien Abdelaziz Bouteflika, est également confronté à la contestation populaire, de même que le régime de son homologue yéménite Ali Abdallah Saleh.

Manifestations au Sénégal depuis des mois
Et le Sénégal, pays musulman d'accueil du Forum dirigé depuis onze ans par Abdoulaye Wade, fervent partisan du libéralisme, est également confronté depuis des mois à des manifestations régulières et souvent violentes de jeunes.

Désespérés, confrontés au chômage et sans avenir, ils prennent prétexte des coupures d'électricité récurrentes qui exaspèrent toutes les couches de la société pour exprimer leur colère à un an d'une présidentielle à laquelle M. Wade, 83 ans, entend se présenter pour un troisième mandat.

Des propositions alternatives

Cette onzième édition intervient à "un moment historique où tout est explosif", note Pouria Amirshahi, de la délégation du PS français au FSM.

"Nous ne décidons pas. Nous analysons des politiques et nous faisons des propositions alternatives", souligne Mignane Diouf, responsabble de l'organisation du Forum de Dakar, membre du Forum social sénégalais.

Selon ses responsables, le FSM regroupe tous ceux qui s'opposent "aux valeurs du néo-libéralisme que défendent les institutions internationales, les multinationales et même certains gouvernements qui laissent en rade la majorité de la population au bénéfice d'une frange de privilégiés qui usent et abusent des richesses du monde".

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