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Qui était le djihadiste français Charaffe al Mouadan tué en Syrie ?

Les États-Unis affirment que le Français Charaffe al Mouadan, un combattant de Daech "lié directement" au coordinateur présumé des attentats de Paris, a été tué en Syrie. Connu sous le nom d'Aba Soulaymane, il ne faisait pas partie des cadres du groupe terroriste, mais s'était fait remarquer sur les réseaux sociaux.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Illustration. Un combattant du groupe Etat Islamique défile dans les rues de Raqqa, en Syrie, le 30 juin 2014 © REUTERS)
Que sait-on de Charaffe al Mouadan ? La réponse de David Thomson, journaliste à RFI et spécialiste du djihadisme, interrogé par Céline Asselot

Charaffe al Mouadan, alias Aba Soulaymane, était connu de la djihadosphère française. Parti de Seine-Saint-Denis, dans le nord de Paris, en août 2013 avec sa femme et ses deux enfants, il était membre du groupe Etat islamique depuis plus de deux ans. Très actif sur les réseaux sociaux, il postait des photos de lui en Syrie, en Irak et racontait son quotidien. Il était encore très actif sur twitter il y a quelques semaines encore.

Un proche d'Abdelhamid Abaaoud et d'un des kamikazes du Bataclan

Pour autant, Charaffe al Mouadan n’était pas un cadre important de Daech, mais un simple combattant. Aux dernières nouvelles, il était malade, et ne sortait pas beaucoup de chez lui. Mais il avait des liens avec certains des membres du commando du 13 novembre, en particulier avec Samy Amimour, l'un des kamikazes du Bataclan, dont il était un ami d'enfance. Il avait par ailleurs posté une photo de lui avec le petit frère du djihadiste belge Abdelhamid Abaaoud, organisateur présumé des attentats du 13 novembre à Paris, tué lors de l'assaut du RAID dans un appartement de Saint-Denis. Abdelhamid Abaaoud avec qui il avait des liens avérés. 

De la Seine-Saint-Denis à la Syrie

Charaffe al Mouadan, était né il y 26 ans à Bondy, en Seine-Saint-Denis, de deux parents marocains. Il s’était radicalisé peu de temps avant son départ en Syrie et il ne faisait pas mystère de ses intentions ni de sa détermination. Il ne faisait pas, notamment, de distinction entre population civile et combattants, et considérait qu’il n’y avait pas d’innocents en France : tout le monde pouvait donc être ciblé.

 

Sa mort avait été annoncée le 24 décembre dernier par des sources françaises au sein de Daech, qui expliquaient que sa voiture avait été touchée par une frappe ciblée de drone qui le visait personnellement. Les Etats-Unis ont confirmé cette information mardi.

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