REPORTAGE | Centrafrique : la difficile réconciliation entre chrétiens et musulmans
Le rendez-vous est fixé demain. Ce samedi, l'armée française va
convier les représentants des communautés chrétiennes et musulmanes de
Bossangoa, à 300 kilomètres au nord de Bangui à une réunion de
conciliation. Une nouvelle réunion en fait, car c'est loin d'être la
première du genre.
Les militaires français tentent déjà de faire ce travail auprès de chaque communauté : "Si vous ne passez pas l'éponge, on n'y arrivera jamais ", plaide le capitaine Gueguen devant des chefs de quartiers chrétiens. "Peut-être que vous avez tout perdu, mais si vous continuez, on va dans un mur ", poursuit l'officier.
"Il y a trop de rancune "
Mais
pour mesurer la difficulté de cette réconciliation, il suffit d'en
parler avec les habitants : "Je ne peux pas collaborer avec les
musulmans ", tranche Anastasie qui travaille pour l'ONG catholique
Caritas, "On est chez nous, on ne peut pas aller aux champs, ils ont tout brûlé, pris les boeuf, tué les gens. Il y a trop de rancune ".
L'imam, dans le camp de déplacés musulmans, compte se rendre à la
réunion de conciliation. Mais il n'y croit pas plus qu'Anastasie. A
chaque fois qu'il s'est rendu à une réunion, il a été attaqué à la
sortie par les milices chrétiennes anti-balakas, assure-t-il. Ces
milices incontrôlables n'ont pas renvoyé leur carton d'invitation à la
réunion.
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