Syrie : pour François Hollande, Bachar Al-Assad "porte désormais l'étiquette de massacreur chimique"
Le chef de l'Etat a abordé le conflit syrien dans une longue interview au "Monde", mercredi 11 avril.
François Hollande a longuement abordé la question du conflit syrien dans un entretien au Monde, mercredi 12 avril. Alors que le Conseil de sécurité de l'ONU doit voter un projet de résolution après l'attaque chimique présumée à Khan Cheikhoun, le chef de l'Etat a dénoncé le "sentiment d'impunité" du régime de Bachar Al-Assad. Le président syrien "porte désormais l’étiquette de massacreur chimique", a estimé François Hollande. Plusieurs pays occidentaux, dont la France, accusent Damas d'être responsable de l'attaque qui a fait au moins 87 morts dans ce bastion rebelle.
"Nous avons, dans ce cas précis, la certitude de l’utilisation d’une arme chimique lancée depuis un avion, qui a décollé de la base de Shayrat pour aller [vers Khan Cheikhoun], a affirmé François Hollande au Monde. Selon nos informations, elle n’a pas été utilisée par hasard ni par maladresse, ou seulement pour créer une forme de terreur. La frappe avait des raisons tactiques, elle visait à créer un rapport de force sur le terrain, à causer des pertes, dont des enfants."
Il a été informé et a approuvé l'initiative américaine
Le chef de l'Etat a expliqué avoir été informé de la frappe américaine contre le base aérienne de Shayrat avant que les missiles ne soient tirés. "Pour nous, l’essentiel était qu’ils le fassent, a-t-il précisé. On leur a fait comprendre qu’on approuvait cette frappe, et que s’ils nous l’avaient demandé, nous aurions examiné l’hypothèse d’une opération conjointe."
François Hollande a estimé qu'il serait désormais plus facile pour la communauté internationale d'exiger le départ de Bachar Al-Assad. La France demande que le président syrien quitte le pouvoir, dans le cadre des négociations de paix avec les rebelles à Genève (Suisse). "Si la France disait qu’il ne peut y avoir de discussions à Genève tant que Bachar [Al-Assad] est encore là, ce serait une fin de non-recevoir, a déclaré le chef de l'Etat. Mais affirmer qu’au terme du processus il doit partir est devenu une évidence."
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