Syrie : encore 50 000 civils sont piégés à Alep-Est
Un millier de personnes ont été évacuées de la ville syrienne, assiégée depuis un mois par les soldats du régime et les raids aériens russes.
Ce qu'il faut savoir
L'évacuation des rebelles retranchés dans la ville d'Alep est en cours, jeudi 15 décembre. Mais environ 50 000 civiles sont encore piégés, selon le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault et l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura. La perte d'Alep représente un revers cuisant pour la rébellion, qui avait conquis la partie orientale de la métropole en 2012. Pour le régime, cette victoire, rendue possible grâce au soutien de la Russie, est le plus important succès du pouvoir depuis le début de la guerre en 2011.
Bachar Al-Assad s'est félicité de la victoire de ses troupes à Alep. "Je veux assurer que ce qui se passe aujourd'hui, c'est l'Histoire que tout citoyen syrien est en train d'écrire", a lancé le chef de l'Etat dans une courte vidéo postée sur le compte Facebook de la présidence.
L'évacuation est en cours. Les premiers bus et ambulances transportant des blessés et des civils ont quitté en début d'après-midi les quartiers rebelles d'Alep. Selon une source officielle syrienne, 951 femmes, enfants et blessés ont déjà été évacués. Le début de l'évacuation n'a pas été exempt d'incidents. Un convoi composé notamment d'ambulances a essuyé des tirs provenant de positions tenues par les forces loyalistes. Il y a eu au moins un mort.
La France a demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation dans la ville syrienne. Cette réunion, sous la forme de consultations à huis clos, devrait se tenir jeudi et porter sur l'évacuation de milliers de civils et l'aide humanitaire à leur apporter.
L'Union européenne veut faire face à la Russie. Face au drame des habitants d'Alep, "l'Europe doit faire entendre sa voix", a exhorté François Hollande, accusant la Russie, alliée du régime syrien, "de prendre des engagements qu'elle ne tient pas". La Première ministre britannique Theresa May a elle aussi appelé à la fermeté contre le régime syrien, et "ses soutiens en Russie et en Iran", estimant que "ceux qui sont responsables de ces atrocités" à Alep devront "rendre des comptes".