Plus de 500 000 morts et des millions de déplacés : l'horrible bilan humain des années de Bachar al-Assad à la tête de la Syrie

Le régime de Bachar al-Assad a donc fini par tomber. Les rebelles se sont emparés de la capitale syrienne, Damas, dans la nuit de samedi à dimanche 8 décembre, après une offensive fulgurante qui a contraint le dirigeant syrien à fuir avec sa famille. La fin de Bachar al-Assad marque une étape importante pour la Syrie, qui a vécu en guerre depuis un peu plus de 10 ans avec un très lourd bilan humain. 

Si on prend la période récente, c'est-à-dire depuis 2011 et les premières manifestations contre le régime, environ un demi-million de personnes ont été tuées. Il y a parmi eux de nombreux combattants, mais la majorité des victimes sont des civils : un peu plus de 300 000, d'après les chiffres de l'ONU. 

Une attaque meurtrière au gaz sarin contre des civils en 2013

Les victimes ont parfois été tuées dans des circonstances particulièrement cruelles et violentes, comme en 2013, lorsque Bachar al-Assad frappait la région de la Ghouta avec du gaz sarin, tuant ainsi près de 1 500 personnes par suffocation. À ce très lourd bilan, on peut aussi ajouter plus de 100 000 personnes toujours portées disparues, probablement enfermées dans des prisons, selon des observateurs des droits de l'homme. 

La répression du clan al-Assad est ancienne. Avant Bachar el-Assad, son père Hafez al-Assad a longtemps été au pouvoir, de 1971 jusqu'à sa mort en 2000. Lui aussi a mené une répression sanglante dans le pays. Dans les années 1980, le régime syrien a mené des représailles dans la ville de Hama, qui commençait à se soulever. Le bilan était déjà très lourd à l'époque : entre 10 000 et 40 000 morts en à peine un mois.

La moitié des Syriens déplacés depuis le début du conflit 

De nombreux Syriens se sont aussi déplacés depuis 2011, c'est-à-dire depuis le début de la répression du régime, mais aussi l'arrivée, peu après, de groupes jihadistes dans le pays. Selon l'ONU, près de la moitié de la population syrienne a été déplacée, soit plus de 13 millions de personnes. La plupart, presque 7 millions, se sont déplacés à l'intérieur du pays, en grande partie ravagée. Près de 6 millions et demi ont franchi la frontière. Parmi eux, une très grande majorité est installée dans les pays voisins : environ 3 millions aujourd'hui en Turquie, 750 000 au Liban et presque autant en Jordanie. 

En Europe, c'est très majoritairement en Allemagne que les Syriens se sont installé, avec plus d'un million après 2015 au plus fort de la crise des réfugiés. C'est quasiment 30 fois plus que la France, qui en a accueilli un peu plus de 30 000 sur la même période, selon les données de l'Ofpra.