Syrie : journée meurtrière malgré l'ouverture affichée par le régime
Malgré le plan signé par Damas, qui prévoit entre autres la venue d'observateurs dans le pays, plus de 100 personnes sont mortes hier. Les monarchies du Golfe exigent "un arrêt immédiat de la machine à tuer".
La Syrie a connu lundi 19 décembre l'une de ses journées les plus meurtrières, puisque 100 personnes ont été tuées dans les affrontements entre opposants et armée loyale au régime de Bachar Al-Assad. Entre 60 et 70 déserteurs ont perdu la vie en fin d'après-midi alors qu'ils tentaient de fuir leur poste dans les localités de Kansafra et Kafr Awid, dans la province d'Idleb (nord-ouest).
Trois soldats de l'armée régulière sont morts dans les affrontements de Kansafra, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, et quarante civils ont également été tués par les forces gouvernementales.
Damas accepte la venue d'observateurs
Le même jour, la Syrie a finalement signé un document sur la protection des civils. Ce protocole prévoie le déploiement d'observateurs arabes dans le pays, ce que Damas se refusait à accepter jusqu'à présent. Le chef de la diplomatie syrienne a assuré que les observateurs étaient "les bienvenus". Une première délégation est attendue sur le sol syrien d'ici à jeudi.
Outre l'arrivée des observateurs arabes, le plan adopté lundi prévoit la libération des détenus arrêtés depuis le début du soulèvement contre le régime de Bachar Al-Assad en mars, le départ des forces armées des villes et l'ouverture du pays à la presse étrangère.
C'est dans ce cadre que les monarchies arabes du Golfe (Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Qatar et Oman) ont exigé mardi 20 décembre l'arrêt immédiat de la répression en Syrie et la libération des détenus.
"Le Conseil de Coopération de Golfe demande au gouvernement syrien un arrêt immédiat de la machine à tuer, l'arrêt de l'effusion de sang (…) la libération des détenus, comme premier pas pour entamer l'application du protocole" sur l'envoi d'observateurs, a affirmé le groupement régional à l'issue de son sommet à Ryad.
La menace onusienne
Après plusieurs ultimatums, Damas a donc cédé à la pression de la Ligue arabe, qui envisageait samedi de saisir le Conseil de sécurité de l'ONU, en raison de la non-application par le régime de Bachar Al-Assad du plan arabe signé le 27 novembre.
Lundi, l'Assemblée générale de l'ONU a adopté une résolution condamnant la situation des droits de l'homme en Syrie où la répression des manifestations a fait plus de 5 000 morts. L'ambassadeur syrien à l'ONU, Bachar Jaafari, a qualifié la résolution de complot "démoniaque" contre son pays.
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