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Syrie : 23 corps torturés retrouvés à Idleb

Des cadavres menottés ont été découverts dans cette ville rebelle, au lendemain de sa prise par les troupes de Bachar Al-Assad. Fuyant les bombardements, des milliers de réfugiés affluent vers la Turquie voisine.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des habitants de Maarat Al-Masrin, dans la province d'Idleb (Syrie), enterrent une victime des bombardements, le 14 mars 2012.  (REUTERS)

C'était il y a un an jour pour jour. En plein "printemps arabe", la révolte éclatait en Syrie. Jeudi 15 mars, la contestation est entrée dans sa deuxième année avec une escalade des violences face à un régime déterminé à l'écraser.

• Stratégie de la terre brûlée

Même scénario qu'à Homs. Au lendemain de la reprise de la ville insurgée d'Idleb par les forces armées syriennes, les corps de 23 personnes portant des marques de torture ont été retrouvés. L'Observatoire syrien des droits de l'homme, qui rapporte ce massacre, précise que les victimes, les yeux bandés et les mains menottées, ont été abattues par balle. Dans cette province du nord-ouest de la Syrie, cinq civils ont par ailleurs été tués par les troupes du régime qui tentent de soumettre cette région rebelle, frontalière de la Turquie. 

Dans l'est du pays, de violents combats ont éclaté dans la nuit de mercredi à jeudi dans la province de Deir Ezzor et des insurgés ont attaqué des positions de l'armée dans la ville. La veille, 14 corps "mutilés ou brûlés" ont été extraits d'un quartier de Homs, a affirmé un militant, au surlendemain de l'annonce du massacre de 47 femmes et enfants attribué par l'opposition au régime et par les autorités aux rebelles.

"Ville après ville, localité après localité, les forces syriennes de sécurité utilisent leurs méthodes de terre brûlée" pour tenter d'écraser la révolte, dénonce l'ONG Human Rights Watch. 

• Afflux de réfugiés en Turquie

L'offensive menée contre le bastion rebelle d'Idleb pousse de plus en plus de civils à fuir vers la Turquie voisine. Quelque 700 réfugiés syriens ont franchi la frontière mercredi, et un millier jeudi, indique Ankara, qui évalue leur nombre à 14 700 dans le camp de Hatay. Le Haut-commissariat aux réfugiés de l'ONU estime, lui, leur nombre à 13 000.

La construction d'un nouveau camp d'une capacité de 20 000 places a été entamée dans la province de Sanliurfa. Un autre, composé de logements en containers, est également en cours de construction depuis l'hiver à Kilis.

Le Croissant-Rouge turc redoute de revivre le cauchemar de la guerre du Golfe en 1991 : 500 000 réfugiés kurdes irakiens avaient alors fui les exactions des troupes de Saddam Hussein.

Le vice-Premier ministre turc, Besir Atalay, lui, accuse la Syrie de poser des mines à sa frontière avec la Turquie pour barrer le passage aux réfugiés.

• Un "Convoi de la Liberté" au secours des insurgés

Un "Convoi de la Liberté", composé de quelques centaines d'activistes, pour la plupart des Syriens exilés ou de la diaspora, a quitté jeudi matin la ville turque de Gaziantep vers la frontière syrienne.

Son but est en principe d'apporter de l'aide humanitaire à la population syrienne mais il sera sans aucun doute, comme ce fut le cas lors d'une première tentative également partie de Gaziantep le 12 janvier, empêché par la gendarmerie turque, d'approcher de la frontière, près de Kilis.

• Rassemblements de soutien à Bachar Al-Assad

Des rassemblements de soutien au président Bachar Al-Assad ont réuni des dizaines de milliers de personnes à Damas, Alep (nord) et dans d'autres villes de Syrie. De leur côté, les militants anti-régime ont appelé à plusieurs jours de manifestations en Syrie et dans le monde pour réclamer, encore une fois, le départ du président syrien, seul chef d'Etat encore en place parmi ceux contestés lors du Printemps arabe. Des rassemblements qui n'ont pas mobilisé jeudi, notamment en raison du quadrillage des villes par l'armée.

• La diplomatie toujours dans l'impasse

L'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe en Syrie Kofi Annan est toujours en contact avec les autorités syriennes, a indiqué jeudi son porte-parole, à la veille de sa vidéoconférence depuis Genève au Conseil de sécurité des Nations unies.

Les pays membres du Conseil de sécurité n'ont pas réussi à se mettre d'accord depuis un an sur une résolution condamnant la répression en Syrie qui a fait plus de 8 000 morts selon l'ONU. Deux projets de texte ont été bloqués par des vetos russe et chinois.

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