Syrie : dans la Ghouta, "la situation n'a jamais été aussi terrible"
La responsable de l'ONG Care France, Fanny Petitbon, a rapporté mercredi sur franceinfo que les populations du fief rebelle de la Ghouta en Syrie sont "face à un supplice interminable" depuis qu'elles sont visées par le régime de Bachar al-Assad.
Les témoignages des partenaires de l'ONG Care France dans la Ghouta en Syrie sont "effrayants". "La situation n'a jamais été aussi terrible", a déclaré mercredi 21 février Fanny Petitbon, la responsable de l'organisation. Au moins 250 civils, dont près de 60 enfants, ont été tués en moins de trois jours dans le fief rebelle de la Ghouta, dans la banlieue de Damas, en Syrie. Il s'agit d'une région d'où partent parfois des tirs de roquettes meurtriers. Mais la réponse de Bachar al-Assad, assisté par les Russes, semble disproportionnée. Les raids aériens ont repris dans la nuit de mardi à mercredi malgré les appels au calme de la communauté internationale.
franceinfo : Quelle est la situation sur place ?
Fanny Petitbon : À la Ghouta, la situation n'a jamais été aussi terrible. Les récits et les témoignages que nous envoient nos partenaires sont affligeants. Ce que l'on constate, c'est qu'il y a 400 000 personnes qui vivent dans la Ghouta orientale, donc qui sont assiégés depuis cinq ans.
Comment vivent les gens sur place ?
Beaucoup n'ont pas accès à l'électricité, ni à l'eau courante. L'inflation des prix alimentaires est absolument hallucinante. Le pain coûte cinq à six fois plus cher dans la Ghouta qu'à Damas. En termes de santé, il y a énormément de personnes qui perdent leurs cheveux, leurs dents, à cause de la malnutrition. On retrouve les techniques qui ont été utilisées par le régime pour le siège d'Alep. On bombarde les hôpitaux, les infrastructures dont les populations civiles ont besoin, les marchés, les boulangeries. Ce sont des populations qui sont face à un supplice interminable, privées de nourriture, de médicaments et qui sont prises entre la faim et la mort.
Comment arrive l'aide humanitaire ?
Acheminer de l'aide est devenue extrêmement compliqué. Nos partenaires sur place, comme les populations locales, sont obligés de se terrer, de rester coincés toute une journée pendant plus de 7 heures à 8 heures dans des abris souterrains pour éviter les bombardements. Donc, ils font leur travail mais de façon beaucoup plus limitée. Aucun convoi humanitaire n'a pu se rendre dans la Ghouta orientale entre décembre et janvier. Il est vraiment urgent de rétablir l'accès humanitaire le plus vite possible.
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