Syrie : Genève 2, "un début très modeste sur lequel on peut construire"
Si les pourparlers n'ont pas abouti sur des avancées notables, l'émissaire Lakhdar Brahimi, chargé de faire dialogue le régime syrien et l'opposition, a quand même noté "quelques points de convergence" entre les deux parties.
Un face-à-face historique, mais improductif. Le fossé reste très large entre le régime syrien de Bachar Al-Assad et l'opposition au terme de la première série de négociations sur une éventuelle résolution du conflit syrien. L'ONU a fait cette analyse au dernier jour des pourparlers à Genève (Suisse), vendredi 31 janvier. Pendant une semaine, pour cette première rencontre depuis le début de la guerre, il y a près de trois ans en Syrie, les deux parties ont campé sur leurs positions : le régime insiste sur le fait qu'il ne veut pas céder sur la transition politique et l'opposition clame que Damas est "contraint à négocier".
Ces pourparlers, lancés sous la pression des Etats-Unis, alliés de l'opposition, et la Russie, soutien du régime, devraient reprendre en principe le 10 février, selon l'émissaire international Lakhdar Brahimi, par l'intermédiaire duquel les deux parties ont "dialogué" pour la première fois dans une même salle.
"Un début très modeste, mais un début"
En diplomate chevronné, l'émissaire Lakhdar Brahimi a affirmé que la conférence dite de Genève 2 était un "début très modeste, mais c'est un début (...) sur lequel on peut construire", au cours d'une conférence de presse. Relevant "quelques points de convergence" et soulignant que "les deux parties ont pris l'habitude de s'asseoir dans la même pièce", Brahimi a toutefois reconnu que "ce fut un démarrage très difficile" et qu'il n'y avait "pas de doute que les positions importantes étaient très éloignées".
La prochaine étape des pourparlers, qui devraient reprendre le 10 février, s'avère tout aussi difficile. D'ores et déjà, les deux parties ont réaffirmé leurs positions presque irréconciliables, notamment en ce qui concerne la question de la transition politique en Syrie. "Ils n'obtiendront pas par la politique ce qu'ils n'ont pas pu obtenir par la force", a affirmé le ministre syrien de l'Information. Le ministre syrien des Affaires étrangères a renchéri, de son côté : "Personne ne peut remplacer la direction syrienne."
La conférence de Genève 2 est jusqu'à présent la tentative la plus sérieuse de la communauté internationale pour mettre un terme au bain de sang en Syrie, où plus de 130 000 personnes sont mortes. Pendant la seule semaine de discussions à Genève, environ 1 900 personnes ont été tuées dans les bombardements et les combats dans différentes provinces syriennes, selon une ONG proche de l'opposition.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.