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Syrie : "Il y a un acharnement manifeste de la part du régime syrien" sur la Ghouta

Le politologue Hasni Abidi a évoqué mercredi sur franceinfo la situation "hors de contrôle" dans le fief rebelle syrien de la Ghouta où selon lui "la communauté internationale a perdu toute crédibilité et toute pression à l'égard du régime syrien."

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un Syrien sauve un enfant des ruines d'un immeuble, dans la région de la Ghouta en Syrie, le 13 février 2018. (AFP)

Le politologue, directeur du Centre d'études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen basé à Genève, Hasni Abidi, a estimé mercredi 21 février sur franceinfo qu'il y avait "un acharnement manifeste de la part du régime syrien" dans le fief rebelle de la Ghouta, en Syrie, où au moins 250 civils, dont près de 60 enfants, ont été tués en moins de trois jours. Il s'agit d'une région située près de Damas d'où partent parfois des tirs de roquettes meurtriers. Mais la réponse de Bachar al-Assad, assisté par les Russes, semble disproportionnée. Les raids aériens ont repris dans la nuit de mardi à mercredi malgré les appels au de la communauté internationale. 

franceinfo : Que cherche à faire Bachar al-Assad ?

Hasni Abidi : Il y a un acharnement manifeste de la part du régime syrien qui poursuit cette campagne et la durcit. Elle est beaucoup plus importante que celle qui a été lancée en 2013. Bachar al-Assad a un boulevard devant lui parce que depuis l'utilisation des armes chimiques, il a compris que la communauté internationale ne va pas l'empêcher d'agir. Le soutien de Moscou aux Nations unies mais aussi aérien va lui faciliter la tâche. Il est aussi fort par l'opération réussie à Alep et il veut répéter le même scénario, c'est-à-dire des bombardements intensifs pour obliger la population à se rendre.

Bachar al-Assad prépare-t-il un raid terrestre dans les jours à venir ?

C'est le plan qui a fonctionné à Alep. Intensifier les bombardements aériens avec le soutien de Moscou et ensuite entamer une opération terrestre avec un bon nombre des soldats qui sont restés amassés autour de Damas. L'objectif de Bachar al-Assad c'est bien sûr d'en découdre avec tout ce qui représente l'opposition.

Qu'en est-il de l'aide internationale ?

La communauté internationale ne peut pas aller plus loin que de condamner. Les organisations internationales le font déjà. La situation est hors contrôle, ce sont les termes des Nations unies. Vous avez 400 personnes qui sont assiégées, beaucoup d'enfants, les sept hôpitaux sont presque hors service, il faut absolument que la communauté internationale passe à une autre action, une pression sur Moscou et sur Téhéran. Les Iraniens sont sensibles à l'accord nucléaire et il faut leur dire que s'ils veulent que l'on continue à défendre cet accord ils doivent cesser de prêter main-forte au régime syrien. La communauté internationale a perdu toute crédibilité et toute pression à l'égard du régime syrien.

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