Syrie : les prisonniers jihadistes encombrants du Kurdistan
5 000 prisonniers sont concentrés dans un ancien hôpital au Kurdistan syrien. Des jihadistes considérés comme très dangereux. Une équipe du magazine "Envoyé Spécial" est parti à leur rencontre.
C'est une ancienne université qui a été transformée par les Kurdes en une prison. À Hassaké, en Syrie, ils sont plus de 5 000 prisonniers parmi les plus déterminés et dangereux, jihadistes les plus irréductibles, capturés après la chute du dernier territoire de Daech à Baghouz. Que faire de ces hommes ? Les garder en Syrie ou les rapatrier en Europe pour les juger ? Un prisonnier suisse, originaire de Genève, a rejoint Daech en janvier 2015. Dans la presse helvète, il est présenté comme un combattant très dangereux. Sur Interpol, il est considéré comme ayant appartenu à la brigade des Martyrs, des hommes formés pour venir commettre des attentats en Europe. "Moi je veux juste m'occuper de ma famille, reprendre une vie comme avant", assure Daniel.
L'aide européenne demandée
Habillé en orange comme le furent les otages de Daech, il nie aujourd'hui avoir été un combattant. À l'intérieur, les détenus issus de 30 nationalités vivent dans des conditions difficiles : pas de promenade, trois repas par jour distribués par une petite fenêtre. Tous dénoncent leurs conditions de détention, mais affirment ne pas avoir subi de maltraitance de la part des geôliers kurdes. Chaque jour, les soldats risquent leur vie, confrontés aux tentatives d'évasion et d'émeute. À chaque fois, ils ont été contenus. Ils demandent aujourd'hui l'aide logistique des pays européens, car ils ne veulent pas gérer seuls les jihadistes. Au sous-sol s'entassent des centaines de malades dans une odeur insupportable. Cette partie de la prison a été transformée en hôpital.
>> Un reportage, "Syrie, des prisonniers encombrants", à voir dans "Envoyé Spécial" sur France 2 jeudi 16 janvier à partir de 21h05.
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