Syrie : la conférence de Genève 2 se fera sans l'Iran
Cette conférence doit s'ouvrir mercredi à Montreux (Suisse). Premier objectif: mettre autour de la table les différentes forces en présence dans le conflit syrien. Ce qui s'avère très compliqué.
Le temps passe et les chances de voir la conférence de Genève 2 se dérouler dans de bonnes conditions s'amenuisent. Mercredi, les négociations en vue d'un règlement diplomatique de la crise syrienne s'ouvriront à Montreux (Suisse). Doivent se réunir autour de la table les partisans du régime de Bachar Al-Assad, l'opposition, des représentants des pays de la région, ainsi que ceux des pays occidentaux. Bref, toutes les forces en présence.
Sauf que lundi 20 janvier, les exigences des uns et des autres menacent le bon déroulement de ce rendez-vous. Francetv info énumère les questions qui fâchent.
L'Iran écarté par l'ONU
Dimanche, en invitant Téhéran à participer à cette conférence, le secrétaire général de l'ONU s'est attiré les foudres de l'opposition syrienne et de ses soutiens. L'Arabie saoudite, l'un des principaux soutiens de l'opposition à Bachar Al-Assad, mais aussi les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France, estiment que les Iraniens ne doivent pas être présents sur les bords du lac Léman tant qu'ils n'ont pas adhéré aux conclusions de la première conférence Genève 1. Rédigées à l'été 2012, elles prévoient la mise en place d'une autorité de transition dotée des pleins pouvoirs exécutifs.
"Nous n'étions pas présents à Genève 1, nous ne pouvons donc en aucun cas accepter le communiqué et personne ne devrait émettre de condition" à la présence iranienne, a réagi le président du Parlement iranien, Ali Larijani, cité par l'agence Isna.
Lundi soir, revirement de l'ONU. Son secrétaire général, Ban Ki-moon, a retiré son invitation à l'Iran à la session inaugurale de la conférence de paix. "Il a décidé que la réunion d'un jour à Montreux aurait lieu sans la participation de l'Iran", selon une porte-parole.
L'opposition syrienne accepte de participer
L'opposition à Bachar Al-Assad contestait la participation de l'Iran, fervent soutien du régime de Damas. Ainsi, la Coalition nationale syrienne (CNS) avait fait savoir qu'elle ne participerait à Genève 2 que si l'invitation faite par l'ONU à l'Iran était retirée, ce qui a été fait.
L'opposition syrienne en exil avait annoncé, samedi 18 janvier, sa participation aux négociations de paix. Jusqu'ici, elle était très hésitante. Elle craignait en effet que la conférence n'aboutisse pas par la mise en place d'un gouvernement de transition en Syrie. Mais la Coalition de l'opposition syrienne s'était finalement prononcée pour l'envoi d'une délégation à l'issue lors d'un vote à Istanbul (Turquie).
Un ordre du jour peu clair
Avec la polémique suscitée par l'invitation de l'Iran se dessine l'impossibilité des forces en présence à faire des concessions. "Tous les pays qui ont été invités (...) doivent accepter l'ordre du jour, et seulement cet ordre du jour, c'est-à-dire la transition politique, a martelé le président français François Hollande à l'occasion d'un déplacement à La Haye (Pays-Bas). Aucun pays ne peut venir à Genève s'il n'a pas pleinement adhéré à l'objectif qui doit être celui de la conférence."
Or, l'opposition syrienne n'affiche qu'un seul but : se débarrasser de Bachar Al-Assad. L'objectif de la coalition est de "retirer au 'boucher' tous ses pouvoirs", martèle Ahmad Jarba, son président. A l'inverse, le régime d'Al-Assad assure qu'il n'est pas question d'envisager une quelconque transition. Bref, les deux camps syriens assurent ne pas vouloir de cette transition proposée par les pays impliqués de part et d'autre du conflit. Voilà qui limite les possibilités de trouver un accord dans ce pays où les violences ont déjà fait plus de 130 000 morts depuis mars 2011.
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