Syrie : rencontre avec Bassel el Habach, prisonnier durant quatre ans de Bachar al-Assad

La plus grande prison de Syrie, connue pour ses tortures et ses maltraitances, se trouve à Adra, près de Damas. Bassel el Habach, pharmacien, y a passé quatre ans. Libéré il y a une semaine, il y est retourné avec une équipe de France Télévisions. La prison abrite des centaines de cachots, insalubres et surpeuplés. "Le seul moyen pour respirer, c'était de sortir la tête. Car la cellule était rongée par l'humidité", confie-t-il. Les dissidents politiques et manifestants étaient incarcérés aux côtés des prisonniers de droit commun. 

70 méthodes de torture

Bassel el Habach, lui, était volontaire dans une association humanitaire qui dérangeait le régime. Dans les salles de torture, il reste les chaînes et les fauteuils où les prisonniers étaient suppliciés. Une ONG syrienne a répertorié 70 méthodes de torture. L'ONU, elle, a dénoncé une "barbarie inimaginable". Dans le bureau du général à la tête de la prison, Bassel el Habach craque. "Il s'est enfui, ce rat. Ils sont tous partis. J'espère qu'ils vont tous payer pour ce qu'ils nous ont fait", dit-il.

Il se dit aujourd'hui brisé physiquement et psychologiquement. Pour survivre et payer les pots-de-vin quotidiens aux gardiens, il a dû vendre sa maison. Toute sa vie est désormais à reconstruire. 

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