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Syrie : "Une provocation adressée à la communauté internationale"

Des bombardements ont fait plusieurs centaines de morts, mercredi, dans la banlieue de Damas. Des gaz toxiques auraient été utilisés. L'analyse d’Olivier Lepick, expert en matière de guerre chimique.

Article rédigé par Hervé Brusini - Propos recueillis par
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Plusieurs centaines de personnes ont été tuées, mercredi 21 août, dans des bombardements violents près de Damas (Syrie). (SHAAM NEWS NETWORK / ANADOLU AGENCY / AFP)

Nouveaux soupçons sur l'utilisation d'armes chimiques en Syrie. Plusieurs centaines de personnes ont été tuées, mercredi 21 août, dans des bombardements violents près de Damas. Les forces de Bachar Al-Assad auraient utilisé du gaz neurotoxique, indiquent plusieurs sources. Il y a quelques jours, le secrétaire général de l’ONU se réjouissait pourtant de l’envoi d’experts sur place afin d'enquêter sur l’usage de telles armes par le régime. La réaction d’Olivier Lepick, expert en matière de guerre chimique.

Francetv info : Cette attaque chimique vous surprend-elle ?

Olivier Lepick : Oui, même s'il faut faire preuve de prudence et attendre quelques heures avant de se prononcer sur la réalité de ce bombardement. Mais on sait que Bachar Al-Assad emploie ce type d'armes. L'attaque d'aujourd'hui serait une provocation adressée à la communauté internationale, car elle arrive au moment précis où les experts de l’ONU commencent leurs investigations.

Bachar Al-Assad est-il forcément derrière ce bombardement ?

Je ne crois pas à un acte isolé de quelques militaires. En matière d’armes chimiques, le contrôle effectué par Damas est très strict. Une telle attaque doit forcément recevoir l’assentiment du numéro un du régime. Or, il y a un sentiment patent d’impunité chez les dirigeants syriens. Ils sont persuadés qu’il n’y aura aucune intervention sur le terrain, quelles que soient les horreurs commises. C’est aussi pour cela qu’à mes yeux, la commission d’experts de l’ONU est une pantalonnade. D’abord, parce que ses moyens seront limités et surtout, parce que la présence d’armes chimiques est un secret de polichinelle.

On se souvient du concept de "ligne rouge" avancé par l’administration américaine. Cette attaque peut-elle être le point de non-retour qui provoquerait enfin une réaction internationale ?

J’ai bien peur que non. Pas plus qu’avant, hélas. Cette ligne n’est que le paravent qui cache l’impuissance générale.  A présent, on compte environ 100 000 victimes dans cette guerre et la communauté internationale semble dire : "Entretuez-vous tant que vous voudrez, mais attention, si vous employez des armes chimiques, là, nous agirons." On le voit bien, ça ne tient pas debout.

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