Cet article date de plus de treize ans.

Richard Goldstone émet des réserves sur son rapport sur l'opération militaire israélienne de 2008-2009 à Gaza

Dans une tribune du Washington Post de vendredi, celui qui avait été chargé par l'Onu d'une mission d'investigation sur l'opération "Plomb durci" explique: "Si j'avais su alors ce que je sais maintenant, le rapport Goldstone ne serait pas ce qu'il est."Son rapport avait conclu à l'existence de crimes de guerre de la part d'Israël et du Hamas.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Richard Goldstone enquête pour l'Onu à Gaza (juin 2009) (AFP / Mohammed Abed)

Dans une tribune du Washington Post de vendredi, celui qui avait été chargé par l'Onu d'une mission d'investigation sur l'opération "Plomb durci" explique: "Si j'avais su alors ce que je sais maintenant, le rapport Goldstone ne serait pas ce qu'il est."

Son rapport avait conclu à l'existence de crimes de guerre de la part d'Israël et du Hamas.

Les réserves de Richard Goldstone concernent essentiellement l'intentionalité des crimes commis par Israël et donc l'existence de crimes de guerre.

"On en sait bien davantage aujourd'hui sur ce qui s'est passé pendant la guerre de Gaza que lorsque je présidais la commission d'enquête", explique le magistrat dans le quotidien américain Washington Post.

Il explique que des attaques israéliennes contre des civils avaient été classées comme intentionnelles parce qu'aucune autre conclusion n'était possible à l'époque, mais que de nouveaux éléments avaient montré depuis qu'il n'y avait pas eu de politique visant à cibler les civils "de manière intentionnelle".

Israël a enquêté sur "400 allégations de mauvaise conduite opérationnelles" dans l'armée, selon un comité de l'Onu qui assure le suivi du rapport. Richard Goldstone relève que le Hamas n'a pas, lui, mené d'enquête sur ses propres tirs contre des civils.

Richard Goldstone regrette qu'à l'époque de son enquête, "notre commission d'enquête n'ait pas eu accès aux preuves sur les circonstances dans lesquelles nous estimons que des civils ont été visés à Gaza". "Cela aurait probablement modifié nos conclusions sur l'intentionnalité des crimes et l'existence de crimes de guerre", ajoute-t-il.

Le rapport Goldstone, publié fin 2009, accusait Israël d'avoir usé de la force de façon disproportionnée, d'avoir délibérément visé des civils, d'avoir détruit des infrastructures civiles et d'avoir utilisé des civils comme boucliers humains. Il accusait aussi le Hamas d'avoir délibérément visé des civils avec des roquettes.

Israël avait lancé en décembre 2008 l'opération Plomb durci, pour mettre fin, affirmait son gouvernement, aux tirs de roquettes vers son territoire. En trois semaines, 1400 Palestiniens avaient été tués, dont des centaines de civils, ainsi que 13 Israéliens.

Israël réclame l'annulation du rapport
"J'appelle l'ONU à annuler immédiatement le rapport Goldstone. Il faut jeter ce rapport dans les poubelles de l'Histoire", a affirmé le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Le Hamas s'est déclaré "choqué" dimanche par les réserves du juge Richard Goldstone sur son propre rapport. Il a souligné que le rapport mandaté par l'ONU "n'est pas la propriété privée du juge Goldstone" compte tenu du fait qu'il n'en était pas le seul auteur.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.