: Vidéo Royaume-Uni : le prestigieux lycée français de Londres obtient la pire note des autorités britanniques
Depuis quelques semaines, la nouvelle agite South Kensington, le quartier français de Londres. A la sortie des classes, les parents ne parlent plus que de la mauvaise évaluation par les services britanniques de l’école de leurs enfants, l’emblématique lycée Charles de Gaulle. "Cela a été une stupéfaction, de l'incrédulité, un peu de colère aussi, parce qu'on s'est dit : comment on a pu en arriver là?", explique Pascale Guely, la vice-présidente de l'association des parents d'élèves du lycée Charles de Gaulle.
Avec des frais d'inscription annuels de presque 10 000 euros, l'évaluation est difficile à digérer. Karen Bargues, qui dirige l'association, renchérit: "C'est une grosse incompréhension. Et puis nous, tout de suite, on pense à l'image, aux éventuelles pertes d'élèves qui pourraient en découler, aux frais d'inscription".
Des carences dans la protection des élèves
Nous avons pu consulter le rapport de 15 pages, publié en janvier par l’Ofsted, le service d’inspection britannique. Le document souligne l’excellence académique du lycée, mais il aussi déplore des problèmes de méthodologie : "Les professeurs ne vérifient pas systématiquement que les élèves ont complètement compris ce qui leur est enseigné." Ou encore d’autres carences liées à la sécurité des élèves : "Les responsables n'alertent pas assez rapidement les agences officielles lorsque se produisent des atteintes à la protection de l'enfance.”
Note du rapport: "Inadequate", soit insuffisant, la pire du système britannique. L'an dernier, selon l’Ofsted, seuls 8% des établissements indépendants du royaume ont obtenu cette appréciation. Un classement qui passe mal. Au téléphone, un élu de la communauté française décrypte : "Parce qu’on se considère comme une école d’ambassade, on se sent au-dessus des lois du pays.On pense que personne ne nous dira rien. Mais les Britanniques sont intervenus.”
Des standards britanniques plus stricts que les règles françaises
Le proviseur du lycée Charles de Gaulle, Didier Devilard, conteste cette critique. Mais il reconnaît un retard dans l’application des lois britanniques de 2019 liées à la protection de l’enfance. "Nous respectons les exigences de l'éducation nationale à la française et on observe aujourd'hui un décalage avec les standards anglais, indique le chef d'établissement. C'est une déception mais on est maintenant dans le temps de l'action." Le lycée Charles de Gaulle assure pouvoir corriger ses lacunes et obtenir une meilleure note dans les mois à venir.Pour y parvenir, des consultants extérieurs pourraient être engagés pour plusieurs dizaines de milliers d’euros.
Parmi nos sources:
Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE)
Département de politique sociale de la London School of Economics.
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