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Funérailles d'Elizabeth II : l'incroyable casse-tête diplomatique qui se joue en coulisses

Des centaines de dirigeants étrangers et de membres de la famille royale sont attendus lundi à Londres pour les funérailles d'Etat de la reine Elizabeth II, l'un des plus grands rassemblements diplomatiques depuis des décennies.

Article rédigé par Richard Place - édité par Xavier Allain
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le cercueil de la reine Elizabeth II à son arrivée au palais de Westminster, à Londres (Royaume-Uni), le 14 septembre 2022. (BEN STANSALL / AFP)

Les hommages étaient unanimes. Mais l'organisation des funérailles de la reine, elle, relève du casse-tête diplomatique. Alors que Charles III achève vendredi au Pays de Galles sa tournée de nouveau roi à travers le Royaume-Uni, à trois jours des funérailles grandioses de sa mère Elizabeth II, symbole de stabilité et d'unité pour les Britanniques pendant plus de 70 ans, les autorités britanniques se creusent la tête depuis le début de la semaine afin d'organiser en bonne et dûe forme le dernier hommage à la reine.

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Lundi prochain à Londres, il y aura des chefs d’Etat venus de partout dans le monde. Mais la liste des invités fait polémique. Les conditions dans lesquelles ils vont venir et se déplacer également. 

Il y a ceux qui ne sont pas invités...

Ainsi, si le président russe Vladimir Poutine avait déjà déclaré qu'il ne serait pas présent, la Russie a dénoncé l'attitude "blasphématoire" et "immorale" du Royaume-Uni à son encontre, après que Londres a décidé de ne pas inviter de représentant russe aux funérailles de la reine Elizabeth II lundi, sur fond de tensions diplomatiques entre les deux pays. Si l'hôte du Kremlin n'est pas convié, le président biélorusse, non plus. Dans la guerre en Ukraine, le Royaume-Uni soutient l’Ukraine, ouvertement et fermement.

Autres pays qui n'ont pas reçu de carton d'invitation : les dirigeants birmans, syriens, vénézuéliens, nord-coréens et afghans.

La question chinoise est, elle, plus épineuse. Xi Jinping est invité, mais il n’a pas donné sa réponse. Pékin assure qu’elle enverra une délégation "de haut niveau". Dans les rangs même de la majorité britannique, cette perspective fait grincer des dents, Londres a régulièrement condamné le génocide en cours contre les Ouïghours. Les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et brésilien Jair Bolsonaro viendront également. 

Et ceux qui ont des privilèges

Du côté des alliés historiques, le président français Emmanuel Macron sera également présent pour montrer le lien "indéfectible" de son pays avec le Royaume-Uni et rendre hommage à une "reine éternelle". Malgré les tensions suivant le Brexit, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel vont aussi faire le déplacement. De nombreux dirigeants viendront des pays dont Elizabeth II était la monarque, malgré les velléités républicaines qui secouent certains de ces royaumes, tandis que des représentants des 56 pays du Commonwealth feront le déplacement. Les Premiers ministres Justin Trudeau du Canada, Anthony Albanese d'Australie et Jacinda Ardern de Nouvelle-Zélande devraient tous venir.

Et puis, Joe Biden sera bien là. Il viendra dans son avion et sera conduit dans sa limousine présidentielle blindée, "The Beast". On ne peut rien refuser ici au président américain, partenaire privilégié, même si c'est en contradiction totale avec les règles édictées par les autorités. Mais comment dire ensuite aux autres chefs d’Etat qu’ils doivent prendre des vols commerciaux et circuler en bus dans la capitale ?

Les téléphones chauffent dans les ambassades. Il faudra ensuite s’occuper du plan d’installation dans l’abbaye de Westminster : un autre casse-tête en perspective. Le lieu ne pouvant accueillir qu'environ 2 000 personnes, seuls les chefs d'Etat et un ou deux invités par pays auraient selon la presse été conviés aux premières obsèques nationales du Royaume-Uni depuis 1965.

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