Royaume-Uni : le ministre de l'Immigration démissionne après un désaccord sur l'envoi des migrants illégaux au Rwanda

Robert Jenrick, membre de l'aile droite du parti conservateur, estime que le projet du gouvernement ne va "pas assez loin". Son départ fragilise le Premier ministre Rishi Sunak.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le Premier ministre britannique conservateur Rishi Sunak, à la Chambre des communes à Londres, le 6 décembre 2023. (MARIA UNGER / UK PARLIAMENT / AFP)

Une démission fracassante. Le ministre britannique de l'Immigration a annoncé quitter le gouvernement, mercredi 6 décembre, à cause d'un "profond désaccord" avec un projet de loi présenté pour entériner un nouvel accord migratoire avec le Rwanda. Ce traité doit permettre d'expulser vers ce pays d'Afrique de l'Est des personnes entrées illégalement au Royaume-Uni par la Manche. Mais Robert Jenrick, partisan d'une ligne dure, juge le texte insuffisant.

"Je ne peux pas rester à mon poste alors que je suis en profond désaccord avec l'orientation de la politique du gouvernement en matière d'immigration", écrit l'ex-ministre sur X.

Le Premier ministre Rishi Sunak a regretté un départ "décevant", craignant qu'il soit "basé sur une incompréhension fondamentale de la situation", a-t-il répondu dans une lettre. Le gouvernement britannique s'efforce de sauver cette mesure phare de sa politique contre l'immigration illégale, après le camouflet infligé mi-novembre par la Cour suprême britannique, qui a confirmé que son projet était illégal en l'état.

Projet de loi d'urgence

Le projet de loi d'urgence pour appliquer ce traité, présenté jeudi au Parlement, doit permettre d'éviter de nouveaux revers juridiques de ce genre. Il propose notamment de ne pas appliquer aux expulsions certaines sections de la loi britannique sur les droits humains. Il prévoit aussi que "les ministres conserveront la décision de se conformer ou non aux mesures de la Cour européenne des droits de l'homme", sans s'en retirer complètement, comme le réclament certains conservateurs.

Le texte veut aussi garantir que le statut de "pays sûr" du Rwanda, indispensable pour procéder à des expulsions, ne puisse être contesté par les tribunaux. Les magistrats avaient bloqué ce projet par crainte pour la sécurité des migrants dans le pays d'Afrique de l'Est. Mais le Rwanda a averti mercredi qu'il se retirerait du traité bilatéral si Londres ne respectait pas le droit international.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.