Un ancien espion russe, retrouvé inconscient dans le sud du Royaume-Uni, a-t-il été empoisonné ?
Selon la BBC, l'homme d'une soixantaine d'année, retrouvé en compagnie d'une jeune femme dans le même état, avait été arrêté en Russie avant d'être libéré en 2010 dans le cadre d'un échange de prisonniers. Il travaillait, depuis, pour les services britanniques.
La découverte fait ressurgir le spectre de l'affaire Litvinenko. Un homme d'une soixantaine d'années a été hospitalisé "dans un état critique", dimanche 4 mars, à Salisbury (Royaume-Uni) au sud-ouest de Londres, de même qu'une femme d'une trentaine d'années qui se trouvait avec lui. Ils "sont traités pour une exposition présumée à une substance toxique", a annoncé la police, lundi. Leur identité n'a pas été révélée, mais selon plusieurs médias dont la BBC, l'homme est un ancien espion russe qui travaillait pour les services secrets britanniques.
Sergueï Skripal est un ex-colonel du renseignement militaire russe. Accusé d'espionnage au profit du Royaume-Uni, il avait été condamné à treize ans de prison en Russie en 2006. Il avait été payé 100 000 dollars pour fournir au MI6, le renseignement britannique, les noms des agents russes présents en Europe, toujours selon la BBC. Avec trois autres agents russes, il avait fait l'objet d'un échange en 2010 contre dix agents du Kremlin expulsés par Washington. Il s'était alors réfugié en Angleterre.
Mardi, le Kremlin a assuré ne disposer d'"aucune information" sur l'éventuel empoisonnement, "tragique", de l'ex-espion russe. "Moscou est toujours ouverte à la coopération", a assuré le porte-parole du Kremlin, assurant que "personne n'a pour l'instant demandé" à la Russie de collaborer à l'enquête.
"Aucune blessure visible"
"Les deux personnes, dont nous pensons qu'elles se connaissent, ne présentaient aucune blessure visible", a expliqué la police. Elles ont été retrouvées inconscientes sur un banc, dans un centre commercial de Salisbury. Selon un témoin de la scène, cité par la BBC, "ils donnaient l'impression d'avoir pris quelque chose de fort".
Dans l'immédiat, les autorités tentent de trouver l'origine d'un éventuel empoisonnement et d'établir s'il existe un risque sanitaire pour le public. Lundi, l'hôpital de Salisbury a conseillé au public de ne pas se rendre aux urgences de l'établissement "sauf cas d'urgence absolue". Mais une porte-parole des autorités sanitaires a assuré qu'il n'y "avait apparemment pas de risque immédiat".
"Cela ressemble à ce qui est arrivé à mon mari", a réagi la veuve d'Alexander Litvinenko au Daily Telegraph (article en anglais), "mais nous devons attendre davantage d'informations". Pour elle, si l'empoisonnement russe est prouvé, cela montrera que "rien n'a changé depuis la mort" de son mari. Ce dernier, qui collaborait avec les services secrets britanniques, avait été empoisonné alors qu'il prenait un thé avec deux ressortissants russes à Londres, en 2006.
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