Russie : une grève de la faim contre des fraudes entraîne une crise politique
Le 4 mars dernier, des élections municipales ont lieu à Astrakhan, ville du sud de la Russie. Selon les chiffres officiels, Mikhaïl Stoliarov, membre du parti au pouvoir Russie Unie, obtient 60 % des suffrages, contre 30 % pour Oleg Cheïne. Mais selon les partisans d'Oleg Cheïne, député de l'assemblée régionale et membre du parti Russie juste (centre-gauche), c'est en fait leur candidat qui remporte le scrutin avec 47 % des voix, contre 42 % pour le candidat du parti de Vladimir Poutine.
"Nous n'arrêterons la grève qu'après l'annonce d'un nouveau scrutin" - Oleg Cheïne
Pour protester contre ces "fraudes", 22 opposants ont entamés une grève de la faim. "22 personnes sont en grève de la faim, dont cinq -- y compris moi-même -- depuis 25 jours ", indiquait Oleg Cheïne, il y a quelques jours. Agés de 20 à 66 ans, ils ont perdu entre 4 et 13 kg, selon lui. Une médecin qui s'est rendue sur place le week-end dernier a indiqué avoir convaincu six participants d'arrêter leur jeûne, au vu de la grave dégradation de leur santé.
"Il ne s'est toujours pas pourvu en justice. Franchement, c'est plutôt bizarre" - Vladimir Poutine
Et cette histoire fait des vagues, puisqu'hier, des députés ont quitté la Douma (chambre basse du Parlement), en réaction aux propos de Vladimir Poutine. Interrogé sur cette grève de la faim, l'homme fort du Kremlin a déclaré : "Pour autant que je sache, votre collègue Cheïn a commencé sa grève de la faim, mais il ne s'est toujours pas pourvu en justice. Franchement, c'est plutôt bizarre ". Les députés du parti Russie juste ont alors quitté la salle, soit 64 députés sur les 450 de la Douma. Autrement dit, après avoir travaillé pendant des années main dans la main avec le parti au pouvoir, le parti d'opposition semble réellement prêt à affronter Vladimir Poutine, qui sera investi le 7 mai à la présidence pour un nouveau mandat de six ans.
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