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Russie : une Pussy Riot en cellule d'isolement après sa plainte

Nadejda Tolokonnikova, une des jeunes femmes du groupe Pussy Riot emprisonnées en Russie, a été placée en cellule d'isolement, indiquent mardi les services pénitentiaires russes. Lundi, elle a entamé une grève de la faim et a affirmé être menacée de mort, déplorant ses conditions de détention dans une lettre transmise à la presse.
Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Mikhail Voskresensky Reuters)

Cellule d'isolement ou cellule disciplinaire ? La qualification ne semble pas très claire, mais Nadejda Tolokonnikova a en tout cas changé de place dans la colonie pénitentiaire de Mordovie (600 km à l'est de Moscou), où elle purge une peine de deux ans pour une "prière punk" contre Vladimir Poutine chantée dans la cathédrale de Moscou.

Les services pénitentiaires russes ont indiqué mardi l'avoir placée en cellule d'isolement, "un endroit sûr dans la colonie. Ce n'est pas une cellule disciplinaire ". "Elle se trouve dans une cellule isolée de 7 mètres carrés, dans des  conditions confortables : un lit, un réfrigérateur et un WC ", a précisé un porte-parole. Le chef d'une commission régionale sur le secteur pénitentiaire avait annoncé plus tôt qu'il s'agissait d'une cellule disciplinaire. L'avocate de la jeune femme de 23 ans a elle confirmé qu'elle "avait été placée dans un  endroit sûr ". "Elle ne m'a rien dit sur une cellule disciplinaire ", a-t-elle dit.

En grève de la faim pour dénoncer "les femmes incarcérées traitées comme du bétail"

Lundi, Nadejda Tolokonnikova a transmis une lettre à la presse (au Guardian en anglais, à lire aussi ici traduite en français), où elle décrit ses conditions de vie dans le camp de travail, rappelant à certains les témoignages du Goulag soviétique. Elle indique qu'elle a entamé une grève de la faim contre "le travail forcé ". 

"Je continuerai jusqu'à ce l'administration commence à respecter  la loi et cesse de traiter les femmes incarcérées comme du  bétail ", explique-t-elle dans cette lettre. "Mon unité de couture travaille de 16 à 17 heures par jour. De 7h30 à 00h30. Nous avons au mieux quatre heures de sommeil par nuit ", raconte-t-elle. Elle ajoute que les responsables pénitentiaires s'appuient sur les détenues les plus anciennes pour faire respecter l'ordre. 

 "On a les mains piquées par les aiguilles et pleines d'éraflures, le sang se répand sur la table de travail mais on continue à coudre", dit-elle dans cette lettre

Dans une plainte séparée adressée à la justice, elle accuse aussi le directeur adjoint du camp de l'avoir menacée de mort. Le Service russe de l'exécution des peines a rejeté toutes les accusations. 

Nadejda Tolokonnikova a été condamnée en août 2012 avec deux camarades. Une des trois a été libérée, mais Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina, qui ne veulent pas se reconnaître coupables, se sont vu refuser toute  libération anticipée.

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