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Affaire Alexeï Navalny : Berlin affirme détenir la "preuve sans équivoque" que l'opposant russe a été empoisonné

Alors que l'opposant politique à Vladimir Poutine est hospitalisé dans un état grave en Allemagne, le gouvernement allemand demande à la Russie des éclaircissements "urgents". 

Article rédigé par franceinfo
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L'hôpital de la Charité, à Berlin (Allemagne), où est hospitalisé l'opposant russe Alexeï Navalny, le 25 août 2020.  (CHRISTOPH SOEDER / DPA)

Les examens réalisés sur Alexeï Navalny, hospitalisé en Allemagne, confirment la thèse d'un empoisonnement. Le gouvernement allemand a assuré, mercredi 2 septembre, détenir la "preuve sans équivoque" de l'utilisation d'un agent neurotoxique contre l'opposant russe. Depuis le 22 août, le principal adversaire de Vladimir Poutine est hospitalisé dans un état grave à Berlin, après un malaise deux jours plus tôt dans un avion qui le ramenait à Moscou depuis la Sibérie. 

Les médecins allemands avaient déjà confirmé, le 25 août, la thèse de l'empoisonnement, défendue par les proches de ce militant anticorruption, indiquant que "les résultats cliniques révèlent une intoxication par une substance du groupe des inhibiteurs de la cholinestérase". Soit un groupe auquel appartiennent de redoutables armes chimiques appelées "agents innervants". Parmi eux : le gaz sarin, le VX ou le Novitchok russe, utilisé pour empoisonner l'ex-espion Sergueï Skripal et sa fille Ioulia en 2018 en Angleterre. Les médecins russes ayant soigné Alexeï Navalny lors de son hospitalisation en Sibérie ont eux assuré ne pas avoir trouvé une telle substance dans l'organisme de l'opposant.

Vives condamnations de la communauté internationale

Les réactions internationales ne se sont pas fait attendre après cette annonce. La chancelière allemande Angela Merkel a estimé devant la presse qu'Alexeï Navalny avait été "victime d'un crime" destiné à le "réduire au silence". Selon elle, "de très graves questions se posent à présent, auxquelles seul le gouvernement russe peut et doit répondre".

"Il est absolument inacceptable que cette arme chimique interdite ait été utilisée une nouvelle fois", a déclaré le chef de la diplomatie britannique Dominic Raab, en référence au Novitchok utilisé contre l'ex-espion Sergueï Skripal en 2018 sur le sol britannique. "Le gouvernement russe (...) doit dire la vérité", a-t-il ajouté. De son côté, la Maison Blanche a jugé l'empoisonnement de l'opposant russe "absolument condamnable", et l'Union européenne a dénoncé "un acte méprisable et lâche".

Face à ces critiques, la Russie s'est dite "prête" à coopérer avec l'Allemagne. "Les résultats de plusieurs expertises effectuées dans le cadre des investigations préliminaires n'ont révélé aucune substance puissante empoisonnée ou intoxicante dans l'organisme de Navalny", a toutefois soutenu une source au sein des forces de l'ordre, citée par l'agence d'Etat russe Tass. Pour l'entourage de l'opposant, l'auteur de cet empoisonnement ne fait guère de doute. "Seul l'Etat" russe a pu recourir au Novitchok, affirme l'organisation d'Alexeï Navalny.

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