Navalny, Ukraine, nucléaire iranien... L'Union européenne envoie un émissaire à Moscou pour sonder les intentions russes
Cette mission confiée à Josep Borrell, haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères, met un terme à un gel des contacts diplomatiques au niveau européen depuis 2017.
Le contexte est tendu, mais le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, se rend tout de même à Moscou (Russie), jeudi 4 février, afin de sonder la volonté de coopération du Kremlin. Cette mission a été maintenue malgré la fin de non-recevoir opposée par Moscou aux demandes de libération d'Alexeï Navalny, condamné mardi à près de 3 ans de prison.
L'émissaire doit passer deux jours dans la capitale russe, jusqu'au 6 février. Il a demandé à voir l'opposant politique condamné et il veut également rencontrer les représentants de la société civile.
Le haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères sait qu'il aura une partie difficile face à Sergueï Lavrov, chef de la diplomatie russe depuis 2004. Moscou refuse toute ingérence dans ses affaires intérieures et a mis en garde les Européens contre la "bêtise" de conditionner l'avenir de leurs relations avec la Russie au sort de l'opposant. D'ailleurs, Josep Borrell ne se fait pas d'illusions. "Je n'obtiendrai sans doute pas la libération d'Alexeï Navalny", a-t-il confié lundi.
Un sommet sur les relations UE-Russie fin mars
Le mandat de Josep Borrell a été finalisé mercredi, car des réserves ont été émises par plusieurs Etats membres et au Parlement européen sur l'opportunité de son déplacement. En outre, certains voulaient mentionner la menace de sanctions pour faire pression sur Moscou afin d'obtenir la libération d'Alexeï Navalny.
Les ministres des Affaires étrangères auront une première discussion le 22 février sur les résultats de sa mission. Ils devront en tirer des conclusions et des options à présenter aux dirigeants européens qui se réuniront fin février, avant leur sommet consacré à la relation avec la Russie fin mars. "Les Européens envisageront les conséquences à tirer de cette visite", a expliqué mercredi le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian. "De nouvelles sanctions ne sont pas exclues", a pour sa part prévenu l'Allemagne.
Au cours de sa mission, Josep Borrell veut aborder plusieurs enjeux de sécurité, comme l'Ukraine, le Caucase, la Syrie, la Libye ou l'Afrique. Il souhaite également discuter du réchauffement climatique ou de l'accord sur le nucléaire iranien.
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