Russie : l'opposant Alexeï Navalny dit être visé par trois enquêtes criminelles
L'opposant russe de 44 ans affirme être poursuivi pour détournement de "toutes les donations" faites à son organisation, pour la création d'un groupe "portant atteinte aux droits des personnes" ainsi que pour insulte envers une juge.
La Russie allonge la liste des motifs de poursuites contre Alexeï Navalny. L'opposant russe, condamné à deux ans et demi de prison dans une affaire de fraude et emprisonné depuis janvier, déclare être visé par trois enquêtes criminelles. Il est poursuivi pour détournement de "toutes les donations" faites à son organisation anti-corruption (FBK), pour avoir créé un groupe "portant atteinte aux droits des personnes" ainsi que pour insulte envers une juge lors d'un récent procès, liste-t-il, mardi 25 mai sur son compte Instagram (en russe).
L'opposant au Kremlin de 44 ans raconte, avec ironie, l'avoir appris de l'inspecteur du comité d'enquête, chargé des principales investigations criminelles. "Il m'a dit que dans notre chère Russie, on enquête sur trois nouvelles graves affaires. Et 21 enquêteurs s'en occupent au plus haut niveau. Et pour chacune d'entre elles, le criminel, c'est moi", a écrit le militant.
Des pressions sur son entourage
La semaine dernière, le directeur de l'organisation anti-corruption (FBK) de l'opposant, Ivan Jdanov, avait expliqué que de nombreux collaborateurs et ex-employés avaient été convoqués par les enquêteurs et que les autorités cherchaient à "ajouter à Navalny jusqu'à dix ans" de prison. Cette annonce du militant intervient alors que la justice russe examine dans le même temps une demande pour classer l'organisation et les bureaux régionaux de Navalny comme "extrémistes", ce qui exposerait leurs collaborateurs à de lourdes peines.
Emprisonné en janvier à son retour en Russie après un grave empoisonnement dont il accuse le Kremlin, Alexeï Navalny a été condamné à deux ans et demi de prison pour une affaire de fraude datant de 2014 et dénoncée par l'opposition. Il purge depuis sa peine dans une prison de la région de Vladimir, à une centaine de kilomètres de Moscou, où il a mené en avril une grève de la faim pour dénoncer ses conditions de détention.
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