Evacuation d'Alep : l'espoir né de la résolution de l'ONU terni par l'assassinat à Ankara
Le signal positif de l'ONU sur le déploiement d'observateurs à Alep est éclipsé par l'assassinat de l'ambassadeur de Russie en Turquie, à Ankara. A la frontière turque et à Alep-Est, les Syriens oscillent entre espoir et inquiétude.
L'impact de l’assassinat de l’ambassadeur russe en Turquie sur les évacuations des civils à Alep-Est est difficile à évaluer. Une éclaircie est apparue lundi 19 décembre lorsque le Conseil de sécurité de l’ONU a voté à l’unanimité en faveur de l’envoi d’observateurs internationaux pour superviser les évacuations. A Reyhanli, en Turquie, près de la frontière syrienne, l'inquiétude reprend le dessus.
Au poste frontière de #BabAlHawa, les ONG redoutent que l'assassinat de l'ambassadeur russe fragilise l'accord d'évacuation d' #Alep pic.twitter.com/z2EbdMysPF
— Géraldine Hallot (@geraldinehallot) 20 décembre 2016
Mustapha Abdusatir s’est réfugié en Turquie il y a plusieurs mois. Il fait les cent pas au poste frontière de Bab Al-Hawa, en essayant de capter du réseau pour joindre sa famille restée à Alep-Est. Il s’inquiète en particulier pour son oncle malade. "Je n’arrive pas à le joindre et ça me rend triste de ne pas pouvoir lui parler. S’il reste à Alep-Est, il va mourir. S’il arrive à partir, il pourra peut-être survivre", dit-il.
De l’autre côté de la frontière, en Syrie, on sent un grand soulagement depuis que l’ONU a voté en faveur d’un déploiement d’observateurs internationaux. Lina Shamy, à Alep-Est, a été jointe via la messagerie WhatsApp. "C’est une bonne chose, mais cela aurait dû être fait dès le début du siège. On aurait pu sauver la vie de beaucoup de gens. Les observateurs pourront apporter des garanties, jusqu’à ce que le dernier habitant soit évacué de la ville", estime-t-elle.
Le docteur Ahmad Al-Dbis coordonne les opérations d’évacuation. "Environ 6 000 personnes ont été évacuées vers l’ouest de la ville d'Alep. Si nous continuons comme ça, dans quatre ou cinq jours, tous les habitants de l’est auront été évacués", déclare le médecin. Mais le docteur Dbis redoutait aussi, lundi soir, que l’assassinat de l’ambassadeur russe à Ankara ne réduise à néant ce timide espoir.
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