Manifestation réprimée à Moscou : "L'autorisation d'utiliser la violence a été prise par l'administration présidentielle"
La journaliste Zoya Svetova, militante des droits de l’homme en Russie, explique, dimanche sur franceinfo, que la police a été "très féroce" lors de la manifestation des opposants réclamant des élections libres dans la capitale russe.
Manifestation tendue, samedi 27 juillet, à Moscou. Plus de 1 000 personnes ont été arrêtées dans le cadre d'une manifestation pour des élections libres. "L'autorisation d'utiliser la police et la violence dans la manifestation a été prise par l'administration présidentielle, peut-être par Poutine lui-même", affirme Zoya Svetova, dimanche matin sur franceinfo. La journaliste et militante des droits de l’homme en Russie "a l'impression que le pouvoir a peur de l'opposition, a peur que ses candidats soient enregistrés pour les élections locales et puisse les gagner".
Lors de cette manifestation, "la police était très féroce, très violente. Il y a eu au moins deux blessés parmi les manifestants et les interpellations étaient très violentes. La police battait les gens, les passaient à tabac", rapporte Zoya Svetova. "La majorité des personnes arrêtées se trouvent toujours [dimanche] matin dans les bureaux de police", annonce la journaliste. "Les leaders de l'opposition, les candidats au Parlement local de Moscou sont convoqués au tribunal demain [lundi]. On peut attendre vraiment une répression contre ces gens-là et contre ceux qui ont participé à la manifestation d'hier [samedi], peut-être même des peines de prison", poursuit la militante des droits de l'homme.
L'opposition espère mobiliser du monde
L'opposition dénonce le rejet des candidatures indépendantes en vue des élections locales du 8 septembre, qui s'annoncent difficiles pour les candidats soutenant le pouvoir dans un contexte de grogne sociale. "Les autorités affirment que les signatures qu'ils ont rassemblées étaient fausses, ce qui n'est pas vrai. Pour les candidats du pouvoir, personne n'a vérifié les signatures", dénonce Zoya Svetova.
"La répression est terrible. Je pense que la prochaine manifestation, prévue le 3 août prochain, n'aura pas lieu. Les leaders de l'opposition seront peut-être en prison", regrette la journaliste. "On pourrait avoir une 'petite révolution' s'il y avait des millions de Moscovites qui sortaient dans la rue, mais là, il y a environ 10 000 personnes, ce n'est pas beaucoup. Et ce n'est pas suivi dans les régions et les villes de campagne", déplore Zoya Svetova.
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