Mort de Mikhaïl Gorbatchev : "Il est considéré comme l'homme qui avait fait trop de concessions à l'Occident", explique un ancien ambassadeur
Le dernier président de l'URSS est mort mardi à 91 ans. L'ancien ambassadeur de France en Russie de 2009 à 2013 estime que Mikhaïl Gorbatchev "restera dans l'histoire" car il "voulait mettre fin à la guerre froide".
Mikhaïl Gorbatchev "est considéré comme l'homme qui avait fait trop de concessions à l'Occident", a affirmé mardi 30 août sur franceinfo Jean de Gliniasty, ancien ambassadeur de France en Russie de 2009 à 2013, après la mort à 91 ans de l'ancien président de l'URSS.
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Mikhaïl Gorbatchev ne représente aujourd'hui "pas grand-chose" en Russie, estime l'ancien ambasadeur et aujourd'hui directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). "On lui a fait porter à tort le chapeau de l'explosion de l'URSS." Mikhaïl Gorbatchev est considéré comme l'homme "qui avait retiré les troupes d'Europe centrale sans obtenir des garanties sur l'extension de l'Otan".
En Russie, on lui impute "d'avoir fait sauter l'Union soviétique, pour laquelle une partie des Russes a gardé quand même une sorte de nostalgie". L'ancien président soviétique "était un peu tombé dans l'oubli", souligne Jean de Gliniasty, "dans une sorte de mépris de l'ensemble de la population russe, de la grande majorité russe".
Reconnu comme "un homme de paix" à l'extérieur de l'URSS
Mikhaïl Gorbatchev restera malgré tout "dans l'histoire", assure l'ancien ambassadeur, "parce que c'est lui qui a de facto mis fin à l'Union soviétique, dans la mesure où il a entamé des réformes dont il n'a pas su contrôler le cours. Et il a laissé le pouvoir à Eltsine qui, lui, a terminé le travail de démantèlement de l'URSS".
À l'extérieur de l'URSS, "on a reconnu que Gorbatchev était un homme de paix", rappelle Jean de Gliniasty : "Au début, on n'y croyait pas trop. Et puis finalement, il apparut que cet homme voulait mettre fin à la guerre froide. C'est quand même l'acquis essentiel. C'est pour cela qu'il restera dans l'histoire".
Mikhaïl Gorbatchev est "un homme qui a refusé de tirer sur la foule. C'est quelqu'un qui n'aimait pas le sang". Le dernier président soviétique "a essayé d'organiser cette transition en douceur vers une URSS où on gardait le communisme, mais un communisme soluble dans les droits de l'homme et dans l'État de droit. Et c'est ça qu'il a raté et qui a conduit à un appauvrissement massif de la Russie à la fin des garanties qu'offrait à la population l'Union soviétique".
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