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Russie : des milliers de tonnes de carburant déversées par accident dans un cours d'eau en Arctique

La pollution a été causée par la fuite d'un réservoir de carburant d'une centrale thermique située à quelques kilomètres à l'ouest de Norilsk, en Sibérie orientale, au nord du cercle polaire arctique.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une église à Norilsk (Sibérie orientale) en Russie, le 21 avril 2016. (MAKSIM BLINOV / SPUTNIK)

"Une situation d'urgence". Près de 20 000 tonnes de carburant se sont déversées par accident dans un cours d'eau du Grand Nord russe, poussant les autorités à décréter l'état d'urgence. Dans un communiqué (en anglais) publié mardi 2 juin, l'association écologiste WWF a précisé que la pollution avait été contenue par des barrages flottants mis en place par les autorités, avant d'atteindre un grand lac au nord de la ville arctique de Norilsk (Sibérie orientale), elle-même située au nord du cercle arctique.

Les raisons exactes encore inconnues

Des images satellites publiées par l'ONG montrent de grandes étendues rouges, causées par le carburant, couvrant une rivière locale, l'Ambarnaïa. La pollution a été causée par la fuite, signalée le 29 mai, d'un réservoir de carburant d'une centrale thermique située à quelques kilomètres à l'ouest de Norilsk.

"Un réservoir de diesel a été endommagé et a connu une fuite à cause de l'affaissement soudain de piliers ayant tenu pendant trente ans sans aucune difficulté", a indiqué dans un communiqué le géant minier Nornickel, propriétaire de l'entreprise exploitant la centrale. La cité industrielle de Norilsk est entièrement construite sur le permafrost (ou pergélisol), menacé par la fonte des glaces causée par le changement climatique.

Mais les autorités et les écologistes n'ont pas encore établi les raisons exactes de l'accident, ni de lien avec l'évolution du climat. Le parquet de la région de Krasnoïarsk a indiqué qu'une "situation d'urgence" naturelle avait été décrétée au niveau local. Une enquête a également été ouverte pour "contaminations des sols".

WWF appelle à surveiller la qualité de l'eau 

Selon le Comité d'enquête russe, la pollution représente "environ 20 000 tonnes d'hydrocarbures déversées". Lors d'une réunion mardi, Sergueï Lipine, le directeur de la société NTEK qui exploite la centrale électrique, a affirmé que 500 mètres cubes de produits pétroliers avaient été retirés par une équipe de près de 90 travailleurs, qui continuent ce travail.

L'unité locale de l'agence sanitaire russe Rospotrebnadzor a affirmé ne pas avoir relevé de pollution des nappes phréatiques, selon un communiqué publié sur le site de la région de Krasnoïarsk. WWF appelle néanmoins à mettre en place une surveillance de la qualité de l'eau en aval, pour éviter que des produits toxiques ne se répandent jusqu'à des réserves naturelles.

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