En Russie, une infirmière condamnée à huit ans de prison pour avoir dénoncé l'offensive en Ukraine

Elle était poursuivie pour avoir dénoncé en ligne une frappe en 2022 sur la ville ukrainienne de Vinnytsia et les violences commises à Boutcha.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Devant le tribunal Dorogomilovski de Moscou lors d'une autre audience, le 12 avril 2022. (KOMMERSANT / SIPA)

Une infirmière russe de 59 ans a été condamnée, jeudi 3 octobre, à passer huit ans dans une colonie pénitentiaire pour avoir dénoncé sur les réseaux sociaux l'offensive en Ukraine. Les autorités russes ont interdit toute critique de cette opération militaire, punissant des milliers de personnes de peines de prison ou d'amendes pour l'avoir dénigrée.

Le tribunal Dorogomilovski de Moscou a reconnu Olga Menchikh coupable d'avoir diffusé des "faux" sur l'armée russe, en vertu d'une loi votée peu après que le Kremlin a envoyé des troupes en Ukraine et utilisée pour faire taire la dissidence. Cette juridiction a jugé que cette infirmière avait diffusé des messages "motivés par la haine politique". Olga Menchikh avait dénoncé une frappe russe meurtrière effectuée en 2022 sur la ville ukrainienne de Vinnytsia et le massacre présumé de civils dans la banlieue de Kiev, à Boutcha. Elle s'en était également prise à la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova.

"Je me suis battue pour votre santé"

Olga Menchikh a plaidé non coupable et a déclaré devant le tribunal qu'elle avait eu de la peine pour les soldats russes blessés arrivant au Centre médical et chirurgical national Pirogov dans la capitale russe, où elle était infirmière anesthésiste. "Quand un jeune homme passe, savez-vous ce que ressent une femme ? De la compassion, pas la haine dont on m'accuse", a-t-elle dit au tribunal, selon un correspondant du site indépendant Mediazona, qui a assisté à l'audience. "J'ai vraiment été triste pour eux."

Olga Menchikh avait été arrêtée en avril et placée en résidence surveillée puis en détention provisoire en septembre. Cette infirmière s'est adressée au procureur en ces termes : "Vous voulez me condamner comme pour un meurtre, mais je me suis battue pour votre santé. J'ai soigné de nombreux procureurs et juges de tout Moscou."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.