Russie : le procès pour espionnage du journaliste américain Evan Gershkovich s'est ouvert

Le reporter du "Wall Street Journal" a été interpellé en mars 2023 par le FSB. Il encourt jusqu'à 20 ans de prison. L'ambassade américaine à Moscou a appelé mercredi les autorités russes à le libérer "immédiatement".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le journaliste américain Evan Gershkovich à l'ouverture de son procès à Ekaterinbourg, en Russie, le 26 juin 2024. (NATALIA KOLESNIKOVA / AFP)

Le procès à huis clos du journaliste américain Evan Gershkovich détenu en Russie depuis 15 mois pour des accusations d'espionnage a débuté mercredi 26 juin à Ekaterinbourg. Le reporter du Wall Street Journal, qui a aussi travaillé pour l'AFP à Moscou de 2020 à 2022, a été interpellé en mars 2023 par les services de sécurité russes (FSB). Il s'agit du premier journaliste occidental depuis l'époque soviétique à être accusé d'espionnage en Russie. La justice russe n'a jamais étayé ses accusations contre lui et a maintenu le secret sur le contenu qu'elle affirme avoir du dossier. L'ambassade américaine à Moscou a appelé mercredi les autorités russes à le libérer "immédiatement".

Les enquêteurs accusent Evan Gershkovich, 32 ans, d'avoir collecté des informations sensibles pour le compte de la CIA sur l'un des principaux fabricants d'armements du pays, le producteur de chars Ouralvagonzavod. Le reporter, son employeur et ses proches rejettent fermement ces accusations, tout comme Washington, estimant que Moscou a monté l'affaire de toutes pièces afin d'échanger le journaliste contre des Russes détenus en Occident. Il encourt jusqu'à 20 ans de prison. Pour le Wall Street Journal, il a été arrêté pour avoir "simplement fait son travail". Il a passé sa détention provisoire dans la célèbre prison moscovite de Lefortovo mais est jugé à Ekaterinbourg, où il a été arrêté.

Négociations en cours pour un échange

La famille d'Evan Gershkovich a expliqué à l'AFP début 2024 qu'elle comptait sur la promesse du président américain Joe Biden d'obtenir la libération du journaliste. Un haut responsable diplomatique russe, Sergueï Riabkov, a révélé la semaine dernière que Moscou avait fait une proposition à Washington en vue d'un échange de prisonniers, sans révéler le contour exact de cette offre. Selon lui, "la balle est dans le camp des Etats-Unis".

Le président russe Vladimir Poutine a déjà reconnu que des négociations étaient en cours avec Washington et sous-entendu qu'il exigeait la libération de Vadim Krassikov, condamné à la prison à vie en Allemagne pour avoir assassiné à Berlin en 2019, pour le compte de Moscou, un ex-commandant séparatiste tchétchène. 

La Russie détient plusieurs autres Américains, dont la journaliste russo-américaine Alsu Kurmasheva, arrêtée l'année dernière pour une infraction à la loi sur les "agents de l'étranger", et l'ex-marine Paul Whelan, qui purge une peine de 16 ans de prison pour espionnage, accusation qu'il conteste.

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