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Vidéo Comment les médias pro-Poutine fabriquent des "kompromats", des vidéos compromettantes

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Envoyé spécial. L'art du "kompromat 2.0", ou comment les médias pro-Poutine fabriquent des vidéos compromettantes
Envoyé spécial. L'art du "kompromat 2.0", ou comment les médias pro-Poutine fabriquent des vidéos compromettantes Envoyé spécial. L'art du "kompromat 2.0", ou comment les médias pro-Poutine fabriquent des vidéos compromettantes
Article rédigé par France 2
France Télévisions

Le "kompromat", ou diffusion de vidéos privées à caractère sexuel, est une technique du KGB soviétique que les actuels services secrets russes ont remise à l'honneur. Les médias favorables à Vladimir Poutine n'y semblent pas hostiles... Extrait d'"Envoyé spécial" dans la rédaction de la chaîne russe LifeNews.

Une vieille pratique du KGB refait parler d'elle : le "kompromat". Il s'agit le plus souvent de vidéos filmées en caméra cachée pour mettre en difficulté les ennemis du régime.

Les médias favorables à Vladimir Poutine en sont friands. Voici un extrait d'"Envoyé spécial" dans la rédaction de LifeNews (chaîne de télévision et site internet). Son rédacteur en chef, Anatoly Suleymanov, est prêt à débourser plusieurs milliers d'euros pour ce type de "matériel compromettant". 

Diffuser un "kompromat" sur Poutine ?

Il arrive que ses journalistes filment eux-mêmes ces vidéos. L'une d'elles montre le directeur de campagne d'un candidat (appartenant à l'opposition) à la mairie de Moscou en train de recourir aux services d'une strip-teaseuse. "Où a-t-il trouvé 300 dollars pour un strip-tease, alors qu'il doit subvenir aux besoins de sa famille ?" s'insurge Suleymanov, qui prétend ne pas autoriser la diffusion d'images à caractère sexuel... sauf lorsqu'elles présentent (selon ses propres critères) un intérêt public. La vidéo a donc été publiée.

Et si la rédaction recevait un "kompromat" sur le chef de l'Etat, serait-il publié ? Réponse du rédacteur en chef : "On ne publiera jamais de ‘kompromat’ sur l'homme qui est le ciment de notre nation. En revanche, sur ses proches, oui. A condition de trouver…"

Des liens avec les services secrets ?

LifeNews, qui avait publié sur son site web des enregistrements compromettants de l'opposant Boris Nemtsov (assassiné en 2015), a parfois été accusée de collaborer avec le FSB, les services secrets russes. Ce que nie son rédacteur en chef. En revanche, reconnaît-il, "la direction n'a jamais caché qu'elle considérait Vladimir Poutine comme une idole".

Extrait de "Kompromat : sexe, chantage et vidéo", une enquête à voir dans "Envoyé spécial" le 20 février 2020.

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