Syrie : brève réunion du Conseil de sécurité de l'ONU
À New York, les cinq membres permanents du Conseil de
sécurité de l'ONU se sont retrouvés une nouvelle fois pour évoquer le
dossier. Une brève réunion qui n'a pas permis de faire des progèrs
apparents. La Russie reste farouchement opposée à toute action militaire en
Syrie.
Après les déclarations de mercredi, les Occidentaux semblent ce jeudi s'éloigner peu à peu d'une intervention militaire imminente en Syrie. À Paris, François Hollande a modéré ses propos de la veille, affirmant la nécessité de privilégier une "solution politique " après avoir rencontré à l'Élysée le chef de file de l'opposition syrienne, Ahmad Djarba.
Même prudence à Washington, où Barack Obama a rejeté dans la nuit de mercredi à jeudi tout "engagement direct militaire ", évoquant à peine un "coup de semonce ". Cependant, au cas où, le secrétariat américain à la Défense a annoncé jeudi le déploiement d'un cinquième destroyer.
Opposition politique en Grande-Bretagne
À Londres, David Cameron est confronté à l'hostilité de son opposition. Les travaillistes ne devraient pas voter la motion du Premier ministre, condamnant les attaques chimiques du 21 août dernier près de Damas, attribuées au régime de Bachar al-Assad, et ouvrant la voie à une intervention. Les députés ne sont pas convaincus par les preuves apportées par le gouvernement. Ce dernier assure néanmoins qu'une intervention militaire "serait autorisée " même en cas de blocage au sein du Conseil de sécurité de l'ONU. La raison invoquée : "le droit d'ingérence humanitaire ", face à l'utilisation d'armes chimiques au cours du conflit.
Pour autant, David Cameron a tenu à apporter une clarification à sa position, affirmant dans l'après-midi ce jeudi qu'il serait "impensable " d'agir militairement contre la Syrie en cas d'"opposition écrasante " au Conseil de sécurité des Nations unies. Le Premier ministre a ajouté qu'il n'y avait "pas 100 % de certitude " quant à la culpabilité du régime dans l'attaque chimique mais qu'il fallait "prendre une décision ".
Moscou et Berlin se parlent
Dans ce contexte, Angela Merkel et Vladimir Poutine ont discuté ce jeudi, par téléphone, de la situation. Les deux dirigeants semblent être parvenus à la même conclusion : c'est l'ONU qui doit gérer les événements, ainsi qu'une éventuelle intervention militaire.
Berlin et Moscou ont publié quasiment au même moment un communiqué sensiblement identique. Les deux capitales réaffirment la nécessité d'attendre le rapport des inspecteurs de l'ONU, actuellement à Damas, avant de prendre la moindre décision. Selon le communiqué du gouvernement allemand, Angela Merkel a timidement fait pression sur son homologue russe afin, très diplomatiquement, d'"utiliser les négociations au sein du Conseil de sécurité de l'ONU pour une réaction internationale rapide et unanime ".
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