Syrie : la réunion du Conseil de sécurité annulée par la Russie
La Russie, à l'origine de la proposition qui vise à placer l'arsenal chimique syrien sous contrôle international, a annulée sa demande de réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'Onu, a-t-on appris ce mardi soir. Elle avait pourtant, un peu plus tôt dans la journée, convoqué cette séance de consultations à huis clos. Les diplomates n'étaient pas en mesure de donner une raison de ce report.
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"La réunion a été reportée sine die à la demande des Russes" , a indiqué l'un d'eux. "A la suite du retrait de la demande de consultations, la réunion du Conseil de sécurité prévue à 16h (heure de New York, 22h heure française) n'aura pas lieu"* , précise sur Twitter l'Australien Gary Quinlan, dont le pays préside ce mois-ci le Conseil de sécurité.
Moscou s'oppose à un projet de résolution français présenté par Laurent Fabius. Ce projet réclame le démantèlement de l'arsenal syrien d'armes chimiques et prévoit en dernier recours l'usage de la force pour contraindre Damas à respecter les obligations mentionnées dans le texte.
Dans un projet de résolution devant accompagner ce plan, les
Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne tiennent à ce que le
régime du président Bachar al Assad soit désigné comme
responsable de l'attaque chimique du 21 août dans la banlieue de
Damas, ce que les Russes, pas convaincus de cette culpabilité,
jugent "inacceptable" .
Le secrétaire
d'Etat américain John Kerry a annoncé qu'il allait rencontrer jeudi son homologue russe Sergueï
Lavrov à Genève en Suisse pour évoquer la situation en Syrie. De son côté, François Hollande a décidé de convoquer un Conseil restreint de défense ce mercredi matin.
Auparavant, le gouvernement syrien avait annoncé que la Syrie est prête à "se joindre à la Convention sur l'interdiction des armes chimiques" , ce qui mettrait automatiquement son arsenal chimique sous la supervision d'inspecteurs internationaux. Le projet de résolution français réclamait notamment que Damas adhère rapidement à la Convention, qui date de 1993 et que la Syrie n'a jamais signée.
Cette annulation intervient alors que toutes les parties semblaient prêtes à s'entendre autour de la proposition russe et que la voie d'une résolution étaient préférée à l'idée d'une intervention militaire contre le régime de Bachar al-Assad.
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