Syrie : le vote du Sénat américain reporté
"Nous avons du temps ". La période où Barack Obama voulait punir le plus rapidement possible le régime de Damas suspecté d'avoir utilisé des armes chimiques est loin.
En annonçant sur la chaîne ABC lundi soir que le calendrier parlementaire serait retardé, le président américain a encore ralenti le processus qui aurait pu amener à des frappes contre le régime de Damas.
Le chef d'Etat américain n'a d'ailleurs pas caché qu'il espérait que ce délai permette de trouver une solution autre que militaire à la situation syrienne :
"Nous allons avoir du temps, à l'occasion des
débats ici aux Etats-Unis, pour que la communauté internationale, les Russes et
les Syriens travaillent avec nous et disent qu'il y a une façon de résoudre
cela".
Le Sénat toujours pas convaincu
La majorité démocrate du Sénat espérait voter d'ici
la fin de la semaine sur une résolution. Un texte avait été adopté rapidement
par la commission des Affaires étrangères, mercredi dernier, et le chef de la majorité démocrate du Sénat, Harry Reid avait
annoncé lundi, dès le début de la nouvelle session parlementaire, qu'un premier
vote de procédure aurait lieu au Sénat mercredi.
Il est finalement revenu sur sa décision dans la journée :Je ne pense pas que nous ayons besoin de voter rapidement , a-t-il déclaré.Nous devons faire en sorte que le président ait l'opportunité de parler à tous les 100 sénateurs et aux 300 millions d'Américains avant que nous ne fassions cela ".
Sur les 100 sénateurs, 23 se sont déclarés à ce jour favorables à une intervention en Syrie, 25 y sont opposés et 52 restent indécis, selon un décompte du New York Times lundi soir. Le groupe démocrate - composé de 52 sénateurs démocrates et deux indépendants - est divisé et devrait avoir besoin de l'appui de républicains pour que la résolution finisse par être adoptée. Moscou change la donne
Le texte que le Sénat doit examiner, plus restrictif que la demande initiale de la Maison
Blanche, prévoit des frappes "*limitées * " en Syrie, d'une durée maximale de 60
jours, voire 90 jours en cas d'extension, et sans troupes au sol.
Mais le programme a été bouleversé par la proposition russe, lundi, de
placer les armes chimiques syriennes sous contrôle international, Un
développement que Barack Obama a qualifié de "*potentiellement positif * ".
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