Syrie : les raids sur les hôpitaux ont lieu "depuis le début"
Depuis fin septembre 2015, douze hôpitaux dans les provinces d'Idleb (ouest), Alep (nord) et Hama (centre), dont six soutenus par MSF, ont été touchés par des frappes. Des ambulances ont été détruites et plusieurs hôpitaux ne peuvent plus fonctionner, a expliqué, vendredi matin sur France Info, Mego Terzian, le président de Médecins sans frontières (MSF). Un seul hôpital a rouvert mais l'accès aux services d'urgences, de maternité, de pédiatrie et de soins primaires demeure gravement compromis dans ces zones.
Des faits qui ne datent pas d’aujourd’hui. "Ce n’est pas la première fois. Mes anciens collègues racontent qu’ils ont eu beaucoup de difficultés dans les années 80 quand ils organisaient des secours en Afghanistan, et en Somalie dans les années 90, " explique Mego Terzian. En Syrie, "c’est le cas depuis le début. La mission médicale est une cible depuis 2011. Le régime considère que tout personnel soignant collabore avec les terroristes donc ils sont eux aussi terroristes ou criminels. "
Des frappes incessantes
La Société médicale syro-américaine (SAMS), qui opère en Syrie et y soutient des centres médicaux, a rapporté neuf raids de l'aviation russe contre cinq hôpitaux et centres de soins dans des régions tenues par les rebelles en Syrie, dont l'un ayant fait deux morts parmi le personnel médical, au moins dix parmi les civils et 28 blessés à Sermine (province d'Idleb).
L'Union des organisations de secours et soins médicaux a fait état ces jours-ci de bombardements aériens sur trois hôpitaux, faisant 10 morts parmi les patients hospitalisés et huit blessés parmi les civils ainsi que cinq cadres médicaux qui sont dans un état critique. Les hôpitaux touchés se trouvent dans l'est d'Alep et dans le nord de Hama. L'hôpital de Latamné (Hama) a été touché par un missile guidé, une technologie que seule l'armée russe possède.
Mego Terzian reste très sceptique sur une amélioration de la situation. Il se prépare à de prochaines actions. "On continue à dialoguer avec tous les belligérants pour assurer la sécurité de nos équipes. Est-ce qu’on va y arriver ? Je ne suis pas sûr. "
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