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Bachar al-Assad organise des élections le jour des pourparlers de Genève III

Avant la reprise des pourparlers entre le régime syrien et ses opposants, le 13 avril 2016 à Genève, le président Bachar al-Assad multiplie les signaux contradictoires. Il maintient la tenue d’élections législatives le jour même. De son côté, l’opposition dit craindre un effondrement de la trêve et réaffirme la nécessité d’une autorité de transition avec les pleins pouvoirs dont ceux du président.
Article rédigé par Alain Chémali
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'avenir de Bachar al-Assad, un vrai casse-tête pour Staffan de Mistura, l'émissaire spécial de l'ONU pour la Syrie, ici à Genève le 21 mars 2016. (FABRICE COFFRINI/AFP)

Fort de la récente reprise de Palmyre, le régime syrien prépare, avec l’aviation russe, une offensive d’envergure pour reprendre le contrôle de la ville d’Alep. Dans le même temps, le chef de la haute commission électorale annonce que les préparatifs pour les élections de l’Assemblée du peuple (législatives), prévues le 13 avril, étaient achevés.

Des élections le même jour que la reprise des pourparlers 
Elles se tiendront donc à la même date que celle arrêtée par Staffan de Mistura, l’émissaire spécial de l’ONU pour la Syrie, pour la reprise des pourparlers entre le régime et l’opposition à Genève. Là encore, les signaux envoyés par le pouvoir à Damas sont contradictoires.
 
D’une part, le régime a toujours fait savoir que discuter du sort du président Assad était une ligne rouge. De l’autre, le ministre des Affaires étrangères, Walid Mouallem, a garanti au négociateur onusien «l’implication du régime dans le dialogue syrien, dirigé par les Syriens, sans pré-conditions».
 
L'émissaire de l'ONU insiste sur le respect de la trêve
De son côté, Staffan de Mistura a rappelé à Walid Mouallem «l’importance de protéger et maintenir la cessation des hostilités, qui est peut être fragile mais qui existe, a-t-il dit. Nous devons nous assurer qu’elle va se poursuivre même s’il y a des incidents contenus» a-t-il précisé.
 
Ce sont ces «incidents» justement qui inquiètent l’opposition. Bassma Kodmani, membre de la délégation du Haut comité des négociations (HCN) de l’opposition, estime que «le cessez-le-feu en Syrie est sur le point de s’effondrer». Selon elle, «l’utilisation des barils d’explosifs a repris».
 
Concernant les pourparlers censés aboutir à la mise en place d’un organe de transition d’ici l’été, la représentante de l’opposition exprime des doutes sur la suite des événements.

Le pouvoir de transition, un vrai casse-tête pour Staffan de Mistura 
«Nous maintenons qu’il faut décider d’une autorisation de transition avec les pleins pouvoirs, y compris ceux du président (Bachar al-Assad), rappelle-t-elle, alors que le régime n’évoque qu’un gouvernement d’union nationale avec quelques opposants et indépendants». Et pour elle, «personne ne voit comment concilier ces deux visions».
 
Un vrai casse-tête pour l’émissaire de l’ONU. A la veille des pourparlers de Genève, Staffan de Mistura a malgré tout fait un détour par Téhéran. Allié indéfectible du pouvoir syrien, l'Iran estime lui aussi que la remise en cause de Bachar al-Assad est une ligne rouge à ne pas franchir.

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