Chute de Bachar al-Assad : RSF demande de traduire l'ancien président syrien en justice pour le meurtre de 181 journalistes depuis 2011
Reporters sans frontières (RSF) a demandé, mardi 10 décembre, de "traduire Bachar al-Assad en justice pour le meurtre de 181 journalistes depuis la révolution de 2011", s'inquiétant par ailleurs du sort de ceux actuellement détenus en Syrie, dans un communiqué. L'ONG annonce toutefois que depuis la chute de l'ancien président, dimanche, "deux journalistes sont libres", "selon [ses] informations" : "Hanin Gebran, la journaliste de Syria media monitor détenue depuis juin 2024" et "la blogueuse Tal al-Mallouhi, détenue depuis 2009 pour son travail avant la révolution".
Selon l'ONG, 181 journalistes ont été "tués par le régime syrien et ses soutiens – 161 par les forces du régime et 17 par les bombardements russes", des "meurtres" qui "ne doivent pas rester impunis". "Avec plus de 180 journalistes tués et exécutés par le régime et ses alliés depuis 2011, avec l'emprisonnement et la torture des reporters dans ses geôles depuis des années, Bachar al-Assad et ses alliés ont fait de la Syrie l'un des pires pays au monde pour les professionnels des médias, selon le classement de la liberté de la presse de RSF en 2024", déclare, dans ce communiqué, Jonathan Dagher, responsable du bureau Moyen-Orient de RSF.
Le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham également mis en cause
"Nous demandons à ce que Bachar al-Assad soit jugé pour ses crimes. Que justice, qui n'a que trop tardé, soit rendue pour toutes les victimes de ses exactions", ajoute-t-il. Lundi, "23 journalistes étaient en prison, dix étaient disparus, dont sept étaient victimes de disparitions forcées, enlevés dans un lieu inconnu par le régime Assad. Pour la grande majorité d'entre eux, rien ne prouve à ce jour qu'ils soient encore en vie", selon l'organisation.
Par ailleurs, RSF dénonce le fait que "différents groupes rebelles et factions armées ont également participé à la répression des reporters dans la zone qu'ils contrôlaient". Le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham "HTS est accusé d'en avoir tué six entre 2012 et 2019", affirme l'ONG, demandant de tenir "responsables" les auteurs de ces "crimes". D'autres ont aussi été enlevés ou pris en "otages" ces dernières années, selon Jonathan Dagher, qui réclame "aux membres du groupe HTS" de "libérer tous les journalistes détenus dans le pays, y compris ceux qu'ils ont faits otages".
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