: Info franceinfo Syrie : dix jihadistes français identifiés dans les rangs du groupe rebelle HTS
Dix jihadistes français ont été identifiés dans les rangs du groupe rebelle islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) en Syrie, a appris mardi 10 décembre l'Agence Radio France, de source proche du dossier. Selon cette même source, à ce stade, on ne peut pas dire si ces derniers ont participé ou non à l'assaut de Damas.
D'autres forces islamistes sont présentes dans le pays. En prenant en compte ces autres groupes, le nombre de jihadistes français en Syrie tourne plutôt aux alentours d'une centaine, précise cette source.
Des vidéos où l'on entend un jihadiste parler français
Parmi ces jihadistes français, le spécialiste du terrorisme Wassim Nasr en a identifié "un peu moins de cinq" ayant participé aux combats "entre Hama et Oms et dans quelques localités autour". Ce journaliste de France 24 et chercheur au Soufan Center New York a publié ces derniers jours des vidéos sur X dans lesquelles on peut voir des combattants jihadistes juchés sur des véhicules militaires et accueillis chaleureusement lorsqu'ils traversent la ville de Hama. Dans l'une de ces vidéos, ils sont notamment salués en héros devant l'église orthodoxe Saint-Elias de Kafr Buhum. On peut y entendre un jihadiste parler français : "Même les chrétiens célèbrent, tous ensemble al-hamdulilah. Jour de dimanche, jour de messe". Wassim Nasr affirme avoir obtenu ces vidéos "par les premiers concernés", précisant qu'en tant qu'expert il est en "contact avec des jihadistes, peu importe la nationalité".
Wassim Nasr explique que ces jihadistes français sont "encadrés par HTS" et regroupés "sous la bannière du groupe d'Ansar al-Tawhid, qui gère les combattants étrangers, et pas que français". "Ils ne sont pas libres de leurs mouvements, ils n'ont pas le droit de se battre seuls comme ils veulent", ajoute ce spécialiste. Il constate d'ailleurs qu'il "n'y a pas eu d'exaction systématique" ni "de massacre" depuis la chute de Bachar al-Assad.
Ce spécialiste des réseaux jihadistes confie que "gérer les combattants étrangers" est un défi pour Abou Mohammed al-Joulani. Wassim Nasr s'est lui-même rendu à Idlib "il y a un an" afin d'observer le "gouvernement du salut" mis en place par Abou Mohammed al-Joulani. Il rappelle d'ailleurs que ce dernier est celui qui "a allumé le feu de la guerre entre l'État islamique et Al-Qaïda en 2013". Wassim Nasr précise donc que les troupes de HTS représentent un "islam rigoriste", avec notamment "l'application de la charia".
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