Reportage "Je vais découvrir la Syrie pour la première fois" : à la frontière avec le Liban, la joie et l'espérance de ces réfugiés syriens sur le chemin du retour

Après la chute du régime de Bachar al-Assad, une partie des deux millions de réfugiés syriens au Liban peuvent enfin prendre le chemin du retour.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Scènes de liesse à Beyrouth après la chute de Bachar al-Assad (NAEL CHAHINE / MIDDLE EAST IMAGES)

Un jour historique s’est écrit dimanche 8 décembre en Syrie. Après 14 ans de guerre et plus de cinquante ans de règne, le régime dirigé par la famille al-Assad est tombé. Au Liban, les près de deux millions de réfugiés syriens peinent à y croire. 

Certains commencent déjà à plier bagage pour revenir dans leurs pays. Et c'est un cortège de liesse qui accueille les voitures sur la route de Damas. Des centaines de Syriens célèbrent le départ de Bachar al-Assad.

"Une bonne nouvelle pour le monde entier"

Seuls deux kilomètres les séparent de la Syrie, mais certains n’ont pas vu leur terre depuis plus d’une décennie. D’autres comme Ahmad, ne l’ont même jamais connue : "J’ai 16 ans, Je suis venu ici d’Idlib quand j’avais deux ans. Je vais découvrir la Syrie pour la première fois. C'est comme un rêve pour moi" 

Dans le cortège, des drapeaux de la révolution syrienne, des chants et des familles qui dansent sur le bas-côté. "Nous avons fait tomber le régime de Bachar" hurlent ces réfugiés. Amer, la cinquantaine, est au milieu de la foule en liesse. Lui pourtant a toujours vécu de ce côté de la frontière, puisqu’il est libanais. "Je suis presque plus content que les Syriens ! Dieu nous a tous débarrassé de ce régime ! Ça fait 50 ans qu’on le connaissait. C’est une bonne nouvelle pour le monde entier et pour tous les partisans de la liberté."

De la joie... et de l'incertitude

La route vers la capitale devient ensuite plus silencieuse. Des familles entières traversent la frontière à pieds, marchant vers la ville la plus proche. D’autres au contraire ont chargé leur coffre à bloc, avec des meubles ou des matelas.

La ville de Damas vibre au bruit des tirs de semi-automatique. Khitan vient d’y arriver : elle dormira dans un hôtel ce soir, seule avec une amie. Elle n’avait pas vu la Syrie depuis 4 ans. "On est à la fois heureuses, mais, en même temps, inquiètes", confie-t-elle. 

Tout est en train de changer en Syrie. Il y a encore des tirs, des gens qui n’ont rien et aucun endroit pour dormir. On ne sait pas ce qu’il va se passer.

Khitan, réfugiée de retour en Syrie

à franceinfo

Et la jeune femme de glisser : "Tous les Syriens vont pouvoir quitter le Liban. Nous allons rester à l’hôtel en attendant que la situation se stabilise et nous rentrerons."

Difficile pour ces civils d’imaginer encore ces lendemains d’euphories. La situation est d’abord à l’incertitude. Sur le rond-point du quartier d'Al-Marjah, ils sont plusieurs dizaines, venus de Deir ez-Zor ou d’Alep, à chercher un moyen de rentrer chez eux au nord du pays.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.