Mal en point économiquement, la Turquie montre les muscles militairement
Enclavée en Azerbaïdjan, le Haut-Karabakh, province qui se revendique arménienne, est le nouveau terrain de jeu des ambitions de la Turquie.
La Turquie manœuvre de front sur six terrains d’opération depuis un an. L’armée turque affronte les Kurdes de Syrie, les Kurdes du PKK en Irak. Il y a des tensions militaires à Chypre, en Libye et dans les eaux grecques de la mer Méditerranée. Enfin, des forces favorables à la Turquie interviennent en appui de l’Azerbaïdjan pour reprendre à l’Arménie le contrôle du Haut-Karabakh. Il y a dix ans, la stratégie turque se résumait à la formule : zéro problème avec ses voisins. Désormais, c’est tout l’inverse.
Ecran de fumée
Recep Tayyip Erdogan multiplie les discours virils. Il dit d’Emmanuel Macron notamment que c’est "un ambitieux incapable responsable du désordre en Méditerranée orientale". Tensions également avec la Russie, pourtant pays allié de la Turquie, qui s’oppose aux combats au Haut-Karabakh alors que la Turquie ne veut pas que les affrontements cessent. Le pouvoir turc cherche à détourner le regard sur sa situation économique. Le PIB a chuté de 11%, le chômage dépasse les 13%. L’inflation et l’endettement des ménages sont élevés. Lors des municipales il y a un an, le parti du président Erdogan a perdu Ankara et Istanbul.
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