Syrie : "C'est une catastrophe humanitaire jamais vue depuis la Deuxième Guerre mondiale", s'indigne un médecin
Les hôpitaux sont bombardés, "on a vu des enfants morts de froid et de faim", décrit le médecin anesthésiste Ziad Alissa.
L'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Geir Pedersen a mis en garde mercredi l'ONU contre un "péril imminent d'escalade" en Syrie, alors que la Turquie menace de passer à l'offensive à Idleb, au nord-ouest du pays. C'est le dernier bastion rebelle en Syrie. "C'est une catastrophe humanitaire qu'on n'a jamais vu depuis la Deuxième Guerre mondiale", a expliqué jeudi 20 février sur franceinfo Ziad Alissa, médecin anesthésiste réanimateur franco-syrien, président de l’Union d’organisation de secours et soins médicaux (UOSSM).
franceinfo : Quelle est la situation humanitaire à Idleb ?
Ziad Alissa : La situation est actuellement catastrophique. C'est une catastrophe humanitaire qu'on n'a jamais vue depuis la Deuxième Guerre mondiale. On a à peu près 800 000 personnes dans la région d'Idleb qui cherchent un refuge et qui ne le trouvent pas. Suite aux derniers bombardements, beaucoup de gens ont quitté ces zones pour fuir.
Au Sud, il y a le régime et son allié russe, les Turcs au Nord. Est-il vrai que le régime bombarde les hôpitaux ?
Oui, je confirme. Je suis en contact avec mes collègues sur place, moi-même j'ai fait presque 30 allers-retours. Avant-hier, deux hôpitaux ont été bombardés.
À Idleb, il y a presque 80 centres médicaux et hôpitaux qui ont été bombardés ces derniers mois.
Ziad Alissa, médecin anesthésiste réanimateurà franceinfo
Cela se répète à chaque opération militaire. On n'épargne pas les hôpitaux, on ne respecte pas les droits de l'Homme, la convention de Genève pour épargner ces centres médicaux.
La communauté internationale est-elle impuissante face à cette crise ?
Malheureusement oui. Elle n'est pas à la hauteur. L'aide humanitaire n'est pas à la hauteur des besoins sur le terrain. On a vu des enfants morts de froid et de faim. On a lancé plusieurs fois des appels pour cesser le feu, ne pas bombarder les civils, les hôpitaux.
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