Turcs et Kurdes s'accusent mutuellement de ne pas respecter l'accord suspendant l'offensive militaire en Syrie
Ankara fait mention de "14 attaques dans les dernières 36 heures" tandis que les Forces démocratiques syriennes accusent les Turcs de poursuivre l'offensive militaire.
La Turquie a accusé les forces kurdes de violer la trêve dans le nord de la Syrie, qui impliquait un retrait de ces dernières de la zone frontalière en échange de l'arrêt de l'offensive turque. "Les forces armées turques respectent totalement l'accord" négocié jeudi avec les Etats-Unis, a assuré le ministère de la Défense dans un communiqué publié samedi 19 octobre.
"Malgré cela, des terroristes [la Turquie qualifie ainsi les forces kurdes en raison de leurs liens avec le PKK] ont mené un total de 14 attaques dans les dernières 36 heures". Le ministère de la Défense turc affirme que douze des attaques provenaient de la ville frontalière syrienne de Ras Al-Aïn, une de Tal Abyad et une autre de la région de Tal Tamr, indiquant que divers armements légers et lourds, dont des roquettes, avaient été utilisés.
Quatorze morts dans des raids aériens turcs
Cette trève semblait avoir volé en éclat dès la veille. Au moins 14 civils ont été tués dans le nord de la Syrie par des raids aériens turcs et des bombardements à l'artillerie des rebelles proturcs, qui poursuivaient leur offensive contre les forces kurdes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Les Forces démocratiques syriennes (FDS) accusent ainsi Ankara de ne pas respecter l'accord. "La partie turque poursuit son offensive en violation du 'cessez-le-feu'", écrit le commandant général dans un communiqué (en anglais). Celui-ci réclame également l'ouverture d'un corridor "permettant d'évacuer les blessés et les civils de la ville assiégée de Ras Al-Aïn".
Des soucis de "coordination", d'après Washington
Après des pourparlers avec les Etats-Unis, la Turquie avait annoncé la suspension de son offensive militaire en Syrie pendant cinq jours. Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait toutefois ajouté qu'il reprendrait ses opérations militaires contre les forces kurdes si ces dernières ne se retiraient pas rapidement de la zone frontalière du nord-est syrien, où la Turquie veut établir une "zone de sécurité".
Interrogé à Bruxelles par des journalistes sur l'accord de cessez-le-feu arraché jeudi au président Erdogan, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a reconnu qu'il n'avait pas été "instantanément" mis en œuvre par les belligérants. Il a pointé des problèmes de "coordination" pour assurer "un retrait sécurisé" des combattants kurdes.
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